Yamada et Cotelle sont les premières victimes connues d'empoisonnement au polonium


Sonia Cotelle (à gauche), Institut du Radium (vers 1931).

Les dangers de travailler avec des matières radioactives semblait (pour beaucoup de chercheurs) se limiter à la fatigue occasionnelle et des brûlures de la peau, mais en novembre 1925 Nobus Yamada, qui avait travaillé à l'Institut du Radium sur la préparation de sources de polonium, s'évanouit soudainement, quelques jours après son retour au Japon. Il est mort dix-huit mois plus tard.

 

Extrait (page 318) du livre "Les Pionniers de l'atome", Bertrand Goldschmidt, Stock, 1987:

[...] Au cours d'une opération de distillation sur une forte source de polonium qu'elle effectuait avec Sonia Cotelle, une physicienne d'origine polonaise, un des piliers du laboratoire grâce à sa gentillesse, son exubérance et son ancienneté, le récipient de verre s'était fendu et Mme Cotelle avait pris en pleine figure le polonium dont elle avait ainsi respiré une quantité très supérieure à la dose létale. Elle avait succombé deux semaines plus tard dans les conditions les plus pénibles. Mme Joliot, qui se tenait derrière elle, avait été protégée par sa collaboratrice et n'avait subi aucun effet immédiat sur sa santé. [...]

 


Cette chimiste, sur la photo d'un article de mars 1921 sur l'Institut du radium est probablement Sonia Cotelle.

 

Extrait de: Laboratory contamination in the early period of radiation research
by Elizabeth Rona
115 Nasson Lane, Oak Ridge, TN 37830
(Received 29 May 1979)

The increasing ill health of Mme, Cotelle, a scientist at the Curie Institute, was the first event indicating that the possibility of damage caused by ionizing radiation had surfaced. In a letter from Irene Curie to her mother (Cu05) 3 August 1927, she writes that Mme. Cotelle is in poor health; she has stomach troubles, rapid loss of hair and fatigue. Irene remarks that one should examine to see if there is any polonium in the air during the evaporation of a strong polonium solution. She continued that she herself did not suffer any ill effects from her prolonged work with polonium. Mme. Cotelle died a few years later.