L'AIEA met en garde les cardiologues contre les rayons X

VIENNE (8 mai 2004) - Des cardiologues, mal informés peuvent brûler leurs patients voire déclencher chez eux des cancers lors de radiothérapies où des rayons X sont employés à hautes doses, ont affirmé des experts à Vienne.
Nombre de chirurgiens utilisant de manière routinière les rayons X lors d'angioplasties "n'ont pas été formés à la protection contre le rayonnement radioactif", a déclaré Medan Rehani, spécialiste de la sûreté nucléaire, à des cardiologues de 25 pays en voie de développement réunis dans la capitale autrichienne par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

Lors d'angioplasties cardiaques, interventions effectuées avec des sondes pour éviter les opérations à coeur ouvert, un malade reçoit mille fois plus de rayons X que lors d'une radiographie de la poitrine, a ajouté Pedro Ortiz-Lopez, chef du département de sûreté nucléaire de l'AIEA.

Dans ce type d'opération, qui peut durer entre 20 minutes et plus d'une heure, le médecin utilise des rayons X fluorescents pour voir la sonde avec laquelle il répare ou remodèle un vaisseau sanguin.

Cette technique opératoire permet aux patients de rentrer rapidement chez eux au-lieu de rester longtemps à l'hôpital comme c'est le cas après des opérations, lourdes, à coeur ouvert. Elle permet parallèlement de réduire les coûts de sorte que, dans certains pays, le nombre d'angioplasties double tous les deux ou quatre ans.

Chaque année, environ un million d'angioplasties cardiaques sont pratiquées dans le monde avec, selon le Dr Ortiz-Lopez, un risque de brûlures cutanées dans un cas sur 10.000 et des risques augmentés de déclenchement de cancer.

Plus un patient est gros, plus il encourt de risques d'être brûlé étant donné que le dosage de rayons X doit être plus grand pour permettre au chirurgien de bien voir à l'intérieur du corps, a affirmé M. Rehani.

88% des cardiologues venus d'Europe de l'Est, du Moyen-Orient et d'Asie pour participer à la conférence de l'AIEA ont indiqué que "c'était la première fois qu'ils étaient informés sur les risques de la radioactivité" dans leur pratique professionnelle, a encore dit M. Rehani.