Radio Canada, 19/09/2004

La "sécurité" nucléaire discutée à Vienne

Vienne, la capitale autrichienne, a accueilli durant deux jours 136 pays, à l'instigation des États-Unis et de la Russie, pour étudier les possibilités de mettre les matériaux hautement radioactifs hors de la portée des terroristes. Cette conférence avait l'appui de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

L'initiative russo-américaine vise à empêcher que des terroristes aient en mains des matériaux nucléaires qui pourraient être utilisés pour la fabrication de bombes « sales » ou même une arme nucléaire.

Pour cela, les Russes et les Américains veulent organiser un soutien international pour les problèmes nationaux de « détection, de sécurité et d'élimination des matériaux nucléaires et radioactifs. »

Selon Spencer Abraham, secrétaire américain à l'Énergie, cette initiative contribuera à empêcher les terroristes d'acquérir ces matériaux. En mai dernier, le représentant américain a déclaré que son pays consacrera la somme de 450 millions de dollars à cette initiative.

Le projet prévoit notamment de travailler avec la Russie pour qu'elle rapatrie avant 2005 le combustible nucléaire à base d'uranium hautement enrichi se trouvant à l'étranger.

Selon le représentant russe, 13 des 17 pays qui possèdent de l'uranium hautement enrichi ont accepté de n'utiliser que de l'uranium enrichi à 20 %, c'est-à-dire en dessous du niveau nécessaire pour la fabrication d'une bombe. Ni les pays qui ont accepté cette initiative ni ceux qui ont refusé n'ont été nommés.

Les Russes ont annoncé qu'ils ont déjà rapatrié près de 900 kilos d'uranium enrichi des ex-pays de l'Est et de la Libye.

Par ailleurs, le Conseil des gouverneurs de l'AIEA a fixé une date buttoir à l'Iran pour suspendre ses activités d'enrichissement de l'uranium.

Lire: Trafic de substances radioactives

 

La Russie a rapatrié près de 900 kg de combustible nucléaire usagé (Rosatom)

14/09/04 - L'Agence russe de l'Energie atomique (Rosatom) a annoncé mardi avoir rapatrié au total près de 900 kg de combustible nucléaire usagé d'instituts de recherche d'Europe de l'Est et de Libye, pour ne pas voir celui-ci tomber "entre les mains de terroristes". "Au total, la Russie a rapatrié près de 900 kg d'uranium enrichi des réacteurs d'instituts de recherche de l'ex-Yougoslavie, de Roumanie, de Bulgarie, de Serbie et de Libye", dans le cadre d'un programme de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a indiqué un responsable de Rosatom, cité par l'agence Itar-Tass.

Le but de la Russie est de "diminuer le risque de voir les armes nucléaires tomber entre les mains de terroristes", a précisé pour sa part le représentant officiel de Rosatom, Nikolaï Chingariov.

La Russie a obtenu "un accord de principe de 12 pays" pour rapatrier d'ici quelques années le combustible usagé de 16 autres réacteurs situés dans les pays de la Communauté des Etats Indépendants (CEI, ex-URSS moins les pays Baltes), en Europe de l'Est et en Asie du sud-est, selon Rosatom.

Vendredi, Moscou a également importé 11 kg de combustible usagé du réacteur d'un institut de recherche de l'Académie des Sciences d'Ouzbékistan, a de son côté indiqué le responsable russe de l'Energie atomique Alexandre Roumiantsev.

Le Parlement russe a adopté en juin 2001 des amendements à la loi sur la protection de l'environnement qui autorisent l'importation de combustible nucléaire usagé pour être stocké puis retraité.

Fin juin, la Russie a annoncé la construction sur son territoire d'un centre international de stockage du combustible usagé sous le contrôle de l'AIEA.

 

Lire: La Russie veut importer plus de déchets radioactifs