ZDNet, 22/09/2004.

La surveillance des sites nucléaires mondiaux en quête d'un nouveau système informatique

Il faut moderniser d'urgence l'infrastructure informatique qui permet d'assurer la non-prolifération des armes nucléaires. L'agence internationale qui s'en occupe pousse un cri d'alarme et réclame des fonds.

LONDRES ­ L'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA), organisme placé sous l'égide des Nations Unies, et dont la mission est de faire respecter le traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP), a un besoin urgent de fonds pour moderniser ses équipements informatiques.

Le travail de l'AIEA consiste à contrôler l'utilisation pacifique des matières nucléaires dans les pays qui ne possèdent pas de force de frappe nucléaire. Ces derniers ont signé à ce sujet des accords de garantie.
L'agence doit s'assurer que ces pays respectent leurs engagements. Ainsi, ce sont ses inspecteurs qui ont mené les dernières vérifications en Irak avant que les États-Unis ne décident d'envahir le pays.

Pour ses contrôles, l'organisme utilise des logiciels et matériels spécifiques pour recevoir, stocker et analyser les données transmises par ses 137 pays membres, ou récupérées par ses équipes présentes dans 90 pays.

Aujourd'hui, l'exploitation de son système d'information central (ISIS), qui date de la fin des années 1970, coûte de plus en plus cher. Il est donc urgent de le remplacer, faute de quoi son utilisation «ferait courir de gros risques», alerte l'agence, dont la 48ème conférence internationale s'est ouverte lundi à Vienne en Autriche.

Deux seuls pays donateurs pour l'instant

Le nouveau système ISIS permettra aux inspecteurs de l'AIEA d'analyser des données critiques. Il utilisera de nouveaux matériels, ainsi que de nouvelles applications centrales conçues récemment. Grâce à cette infrastructure moderne, les inspecteurs seront en mesure d'accéder immédiatement en ligne aux informations sur le respect des accords de garanties passés dans le cadre du TNP.

Seulement voilà, ces équipements coûtent extrêmement cher. Pour l'instant, seuls les États-Unis et le Royaume-Uni mettent la main à la poche. Le gouvernement britannique s'est ainsi engagé à apporter 1,6 million d'euros. Mais cela ne suffira pas pour mener à bien l'ensemble de la modernisation souhaitée.

Le ministre britannique du Commerce et de l'industrie, Nigel Griffiths, invite les autres pays à participer à l'effort. «Lutter contre la prolifération des armes nucléaires est une des principales priorités de notre gouvernement et de la communauté internationale. L'AIEA joue un rôle central, notamment avec son travail efficace et continu pour le respect des accords TNP. C'est pourquoi la modernisation du système ISIS est si importante».

Andy McCue