Australie: un Etat veut interdire les mines d'uranium

3/9/2008 - L'Australie pourrait voir compromises ses chances de devenir un jour le plus gros producteur mondial d'uranium si un des Etats du pays, l'Australie de l'Ouest, devait en interdire l'extraction.

Selon les partisans de la production d'uranium, la décision du gouvernement travailliste local de renoncer à la production de ce minerai serait une lourde erreur économique. Des élections locales doivent avoir lieu ce week-end, et l'uranium en est un des enjeux.

Le projet d'interdire l'extraction de l'uranium en Australie de l'Ouest "relève d'un manque d'informations et serait un sérieux revers pour l'Australie", a affirmé le directeur de l'Association australienne de l'uranium Michael Angwin.

L'Australie est actuellement le deuxième producteur mondial d'uranium, combustible des centrales nucléaires, mais aucune mine n'est encore en activité dans l'Etat d'Australie de l'Ouest (Western Australia) qui recèle les réserves les plus prometteuses.

Selon M. Angwin l'interdiction priverait l'économie australienne de 3,2 milliards de dollars australiens (2,66 milliards de dollars américains) de revenus supplémentaires d'ici à 2030, et réduirait son potentiel de production des deux tiers.

Le chef du gouvernement local actuel, le travailliste Alan Carpenter, veut renoncer à l'uranium par la voie législative, et centrer sa politique énergétique sur les énergies renouvelables.

"Le nucléaire n'est pas vert, n'est pas sûr et n'a pas de place dans la palette énergétique future de l'Australie de l'Ouest", a-t-il dit. [Lire: Mines d'uranium au Niger: Un scandale nommé COGEMA]

Son opposant libéral, Colin Barnett, est au contraire en faveur de la production d'uranium et en souhaite l'exportation aux pays signataires du traité de non-prolifération nucléaire.

L'Australie dans son ensemble, tous Etats confondus, possède les plus grandes réserves mondiales d'uranium (24%) et en est le deuxième producteur (21% du marché), avec seulement trois mines en activité, derrière le Canada.

Selon M. Angwin la production australienne pourrait, compte tenu de l'appétit des puissances nucléaires, passer de 10.000 tonnes à 28.000, voire 37.000 tonnes d'ici à 2030.