Aremenews, 1/03/2005 : 

Ankara désigne la centrale de Medzamor comme un Tchernobyl en puissance

La centrale nucléaire arménienne de Medzamor est un Tchernobyl en puissance, pour les autorités turques, citées par le " Turkish Weekly " qui redoutent les conséquences pour la région d'une catastrophe semblable à celle qui s'était produite dans la centrale nucléaire ukrainienne en avril 1986. La Turquie se dit d'autant plus inquiète que la centrale de Medzamor, implantée à l'ouest de Erevan, ne se situe qu'à 16 km de ses frontières orientales. Aux inquiétudes maintes fois exprimées d'Ankara, font écho celles de l'UE, qui estime que la centrale arménienne figure parmi les cinq plus dangereuses en activité dans le monde.
En sursis, l'avenir de Medzamor fait l'objet de marchandages entre les autorités arméniennes, qui soulignent le rôle majeur de la centrale pour l'équilibre énergétique de l'Arménie, et les Européens, qui en réclament la fermeture urgente pour des raisons de sécurité. L'Arménie s'est engagée à abréger les jours de la centrale, pourvu qu'on lui donne les moyens de se doter de ressources énergétiques alternatives. En attendant, Erevan s'évertue à prolonger l'activité de Medzamor, avec l'aide des Russes qui fournissent le combustible nucléaire qui l'alimente, pour produire la plus grande partie de l'électricité dont elle a besoin.
La vétusté de la centrale, dont les réacteurs Armenia-1 et Armenia-2 auraient connu quelques problèmes, rend toutefois difficile son exploitation ; d'autant que Medzamor est situé sur une faille sismique qui en accroît la dangerosité, un facteur qui avait occasionné sa fermeture en 1989, à la suite du tremblement de terre qui avait dévasté le nord de l'Arménie. La grave crise énergétique causée par l'effondrement du système soviétique avait toutefois contraint les autorités arméniennes à rouvrir un réacteur de la centrale en 1995.