Les Dernières Nouvelles d'Alsace, 26/5/2009: 

Pacifistes et antinucléaires - Les marcheurs de l'idéal

Une vingtaine de marcheurs pacifistes et antinucléaires venant de Genève, sont arrivés hier soir à Strasbourg. Aujourd'hui, ils se rendent au Parlement européen. Demain, ils reprennent la route pour Bruxelles.

Brûlés de soleil, assoiffés, un peu fatigués avec leurs sacs à dos qu'ils trimballent depuis Genève, ils sont arrivés à 5 h pile devant le panneau « Strasbourg », de la route de Colmar. Les « marcheurs de la paix » sont une vingtaine, originaires de dix pays différents. Ils marchent comme d'autres prient. Pour la paix et pour la fermeture des centrales nucléaires. Marc vient de Chinon, sur la Loire. « On a quatre réacteurs près de chez nous. Ça fait cinquante ans que je milite contre le nucléaire. » Sans résultat, mais sans se décourager.

Une planète si petite. Comment ça sans résultat ? Martine, bretonne, a le sentiment que ces vingt marcheurs ne sont que la partie visible de l'antinucléaire. En réalité, des centaines de personnes participent à la marche. « En Allemagne, nous avons été hébergés par un village de 2 000 habitants lesquels nous avaient préparé un dîner extraordinaire. » « Nous marcheurs, on est un média ». Avec leurs banderoles colorées, ils veulent répandre l'idée que l'énergie nucléaire, sous ses airs inoffensifs, est en réalité un « monstre dangereux », voir Tchernobyl...

Australienne, June Norman, dénonce l'exploitation de l'uranium dont son pays est le deuxième producteur, derrière le Niger. « Les mines sont situées dans les territoires des Aborigènes. Elles détruisent leur vie et leur culture. » Et quand il y a eu, il y a sept ans, une terrible sécheresse, les Australiens étaient rationnés en eau, mais pas les exploitations d'uranium qui consomment, d'après elle, 33 millions de litres par jour.

Japonaise, Jun Yasuda, est religieuse. Elle marche dans le monde entier pour la paix. En souvenir d'Hiroshima et de Nagasaki. Elle a participé, il y a quelques années, à une marche Auschwitz-Bosnie. « Notre planète est si petite que, s'il n'y a pas de paix, elle risque d'être détruite. »

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