Télégramme de Brest, 21/2/2007:
Haro sur le nucléaire ! À l'heure où la sensibilité des Français aux questions liées au développement durable devient manifeste, et à un mois d'une grande manifestation régionale (1), des dizaines de militants environnementalistes s'étaient donné rendez-vous, hier à Brest, pour dénoncer, une nouvelle fois, cette énergie « dangereuse, inutile et qu'on cherche à nous imposer par tous les moyens ».
Le 17 mars, les militants anti-nucléaires se retrouveront à Rennes, ainsi que dans quatre autres grandes villes françaises, afin de protester contre la construction du réacteur nucléaire EPR, à Flamanville, en Basse-Normandie. Un mois avant cette échéance, un débat public autour de la question du nucléaire était organisé hier après-midi à Brest, à l'appel de diverses associations et des Verts, en présence du réalisateur et spécialiste de la catastrophe de Tchernobyl Wladimir Tcherkoff (lire ci-dessous) et de Yannick Rousselet, de Greenpeace France.
« Un lobby puissant »
Selon ce dernier, « en France, tout est organisé
afin de faire croire aux citoyens que le nucléaire est
à la fois indispensable et sans danger. Dans les deux cas,
c'est un mensonge ». Ainsi, enrage le militant de Greenpeace,
« le lobby nucléaire
a réussi à ancrer dans les consciences des Français
que 80 % de l'énergie produite en France provient du nucléaire.
Or, ce chiffre ne correspond qu'à l'électricité
produite, soit à seulement 16 % de l'énergie consommée
». Le nucléaire ne répondrait
donc pas aux « vrais problèmes qui vont se poser
à la société dans les années à
venir », comme sur les questions de chauffage ou de transport.
« Si le nucléaire
était vraiment aussi indispensable à nos besoins,
interroge-t-il, comment expliquer, par exemple, que les Français
consomment autant de pétrole que les Allemands ? ». Et d'affirmer que « cette question, en France,
est recouverte par une véritable chape de plomb ».
Un exemple ? « L'incident de la centrale de Forsmark, en Suède,
le 26 juillet 2006, est presque passé inaperçu dans
notre pays, au prétexte que le coeur de la centrale n'était
pas entré en fusion et, donc, aux yeux des commentateurs
et des politiques, influencés par l'influent corps des Mines, que "rien
d'important ne s'est passé". En réalité,
cet incident aurait pu s'avérer dramatique ».
« Une ineptie ! »
La manifestation du 17 mars, à Rennes, visera à
dénoncer la construction du réacteur nucléaire
EPR, à Flamanville. « Une pure ineptie, affirme Yannick
Rousselet, que cette centrale nucléaire relookée
dont les deux-tiers de l'énergie produite partent directement
dans la nature ! Il existe bien d'autres solutions qui permettraient
de produire de l'énergie propre, directement sur les lieux
de consommation. C'est l'un des enjeux de demain. Il y a urgence
à l'intégrer dans les débats de la campagne
électorale actuelle ».
(1) Des cars partiront de Brest pour la manifestation rennaise
du 17 mars. Pour s'inscrire, téléphoner au 06.18.85.13.16.