La 5ème édition du festival de cinéma d'Attac "Images mouvementées" se déroulera du mercredi 16 au mardi 22 mai, au cinéma les 7 Parnassiens dans le 14ème.

Vendredi 18 mai à 20h.30
autres séances le même jour : 14 h. 16 h. 17 h.45

Le soleil et la mort - Tchernobyl, et après... de Bernard Debord, France 2006 82 min. Vingt après Tchernobyl, le réalisateur s'insurge contre la " conspiration du silence " dans un film qui détaille, preuves à l'appui, les répercutions terribles de cette catastrophe nucléaire.

Débat: Nuage (d'intoxication) nucléaire
Intervenants : Annie Thébaud-Mony Sociologue, directrice de recherche Inserm
Xavier Renou (Réseau "Sortir du nucléaire")
Martial Mazars (CRIIRAD)
Modérateur : Ivan Du Roi (Témoignage Chrétien)

Parmi les débats de société qu'il semble impossibles de poser avec l'honnêteté que requiert la vie démocratique "la question nucléaire" tient une place de choix. La proclamation, régulièrement ressassée, de la différence entre nucléaire civil et nucléaire militaire n'entraîne pas que le premier soit traité avec transparence quand le second doit rester "discret".

Dans sa dimension énergétique, le nucléaire est un système centralisé et policier dont la stratégie est menée de manière omnipotente par de "grands acteurs" au mépris de l'information et de la consultation des citoyens alors même qu'elle engage durablement et coûteusement l'avenir de la société. Face à cette insuffisance démocratique, il convient d'analyser le double "mensonge nucléaire" par lequel on fait de cette source d'énergie la solution des problèmes économique et écologique d'une part, et grâce auquel les pouvoirs en place minimisent dramatiquement le risque sanitaire pour les populations exposées d'autre part.

Le premier bienfait prétendu du nucléaire est l'indépendance énergétique qu'il apporte à la France. Pourtant, avec 58 réacteurs l'atome couvre péniblement 17 % de notre consommation d'énergie. De plus, 100 % de l'uranium, le combustible indispensable aux centrales, est importé. L'idée d'indépendance est donc une fadaise.

Un autre argument fallacieux est souvent présenté : le recours à l'atome serait une solution contre le réchauffement climatique. Or, il ne couvre que 2 % de la consommation mondiale d'énergie. Ainsi, le rapport " Facteur 4 ", remis au gouvernement en octobre 2006, est sans ambiguïté : l'apport du nucléaire dans la lutte contre l'effet de serre est marginal. Ces arguments sont cependant répercutés à l'envi par la plupart des médias tout comme celui de la sécurité optimale des installations gérées par EDF. Cette dernière affirme que le réacteur EPR, dont l'une des implantations est prévue à Flamanville en Normandie, est parfaitement sûr et que son fonctionnement, même affecté par un accident très grave ou une attaque terroriste, n'entraînerait pas de graves conséquences pour les communautés environnantes, la France et l'Europe. Une étude réalisée par John Large, expert britannique de renommée internationale, vient contredire cette thèse en affirmant que l'EPR est le réacteur le plus dangereux au monde. Enfin, si on ajoute l'embarras des déchets radioactifs et le coût de démantèlement des anciennes centrales, le fardeau que représente le système électronucléaire est donc bien lourd a porter.

Le second mensonge consiste en la dédramatisations - quand il ne s'agit pas de dénégation - des conséquences de l'exposition des individus ou des populations aux radiations nucléaires. Entre 1960 et 1996, la France a procédé à 210 essais atomiques aériens, souterrains et sous-marins, au Sahara puis en Polynésie. À ce jour, il n'est toujours pas permis de faire toute la lumière sur les conséquences pour la santé et la vie des 150.000 militaires qui ont participé à ces essais pas plus que pour les populations proches des atolls de Mururoa et Fangataufa. La même posture longtemps adoptée par les autorités politiques à propos du "nuage de Tchernobyl" est désormais battue en brèche par des laboratoires indépendants - comme la CRIIRAD - ou des organismes officiels obligés de se rendre à l'évidence. l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, organisme d'État a récemment réévalué les retombées en France du nuage radioactif. Les chiffres, d'aujourd'hui montrent une "différence d'un facteur parfois supérieur à 1.000" par rapport aux premières informations diffusées par le gouvernement français à l'époque de l'accident.

Dans un tel contexte de légèreté - le mot est faible - comment lancer enfin le débat qui convient aux questions engageant le sort des générations à venir ?

Il est temps de ne plus attendre !