Et maintenant incident à Cruas

A.F.P. (29 janvier 1999) - Dégazages radioactif -, : inspection de l'autorité de sûreté à Cruas

L'autorité de sûreté a décidé de déclencher vendredi après-midi une inspection à la centrale de Cruas-Meysse (Ardèche), où deux évacuations de personnels ont été nécessaires depuis jeudi à la suite de dégazages radioactifs.

La DSIN estime qu'il y a eu retard lors de la première évacuation, comme cela avait été constaté lors d'une évacuation similaire à la centrale de Golfech en novembre. Les balises se sont déclenchées jeudi à l6h15 et l'évacuation a été décidée à 17h30, selon Erie Bret, chef de la centrale de Cruas. Pour Mr Bret l'évacuation a été décidée "après vérification du diagnostic de véracité de l'alarme." La deuxième évacuation, vendredi à 1h00 du matin, a été plus rapide

"Au lieu d'évacuer immédiatement les lieux lorsque la balise s'est déclenchée, détectant la première bouffée de radioactivité, le personnel a voulu vérifier si les balises fonctionnaient bien.", a indiqué à l'AFP le directeur de la DSIN, André-Claude Laccoste. "Or si une balise de radioactivité se déclenche, il faut évacuer immédiatement et réfléchir ensuite.", a ajouter M. Lacoste.

 

PARIS, 29 jan (AFP) - La direction de la centrale nucléaire EDF de Cruas-Meysse (Ardèche) a procédé dans la nuit de jeudi à vendredi à une deuxième évacuation "préventive" du personnel présent dans le réacteur n°1, a-t-on appris auprès d'EDF. 65 personnes avaient été évacuées jeudi en fin d'après-midi du bâtiment réacteur après le déclenchement de balises de mesure de la radioactivité, a indiqué Électricité de France (EDF).

Vers 4H00, vendredi, les balises se sont une nouvelle fois déclenchées et la quarantaine de personnes présentes a été évacuée.

Ces incidents, signalés à l'autorité de sûreté mais sans "déclaration d'incident significatif en première analyse", n'ont pas eu de conséquences néfastes sur l'environnement et le personnel, selon EDF.

Des expertises étaient en cours vendredi dans la journée pour connaître la cause de ces dégazages radioactifs, assez fréquents lors des opérations de maintenance lorsque le couvercle du réacteur est soulevé, comme c'était le cas.

 

REUTER-PARIS, 2 février - Un incident qui s'est produit la semaine dernière à la centrale nucléaire de Cruas- Meysse (Ardèche), dans un réacteur à l'arrêt, a valu mardi à EDF une réaction de l'autorité de sûreté nucléaire.

La Direction de la sûreté des installations nucléaires (DSIN) a classé l'incident au niveau 1 (le moins grave) de l'échelle [médiatique] internationale des événements nucléaires (Ines).

Jeudi à 16h15, lors de la levée du couvercle de la cuve du réacteur, une balise de mesure de la radioactivité dans l'air ambiant du bâtiment réacteur s'est déclenchée.

Les personnes présentes dans le bâtiment réacteur n'ont été évacuées qu'une heure plus tard, déplore la DSIN dans un communiqué.

Après ventilation, l'air ambiant a retrouvé un niveau normal de radioactivité. Les travaux ont pu reprendre dans ce réacteur en arrêt annuel pour rechargement en combustible et entretien. Mais une balise de mesure de la radioactivité a de nouveau été déclenché vendredi à 1h du matin, entraînant l'évacuation - immédiate cette fois - du bâtiment réacteur.

Selon la DSIN, ces bouffées gazeuses radioactives "résultent de défauts d'étanchéité de la gaine de certains assemblages combustibles". Les 168 personnes potentiellement concernées ont été examinées mais n'ont pas été contaminées. "La radioactivité rejetée dans l'atmosphère est restée très faible et bien inférieure aux limites autorisées", ajoute l'autorité.

La DSIN note "le caractère tardif de l'évacuation du personnel après le déclenchement de la première balise" et "le manque de précautions prises pour la levée du couvercle de la cuve du réacteur malgré les incidents de même type survenus récemment sur les centrales de Golfech et de Gravelines".

La Crii-Rad (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) a dénoncé pour sa part une "exposition injustifiée du personnel" dans cette centrale mais aussi dans un autre réacteur nucléaire à Marcoule le 15 janvier.

"Le réacteur Célestin (de Marcoule) a rejeté, en quelques heures, plus de tritium que n'en rejettent sur une année entière les 57 réacteurs électronucléaires français", affirme l'association, basée à Valence.

 

Information sur MAGNUC en date du 29/1/1999 avec une mise à jour en date du 23/l/99 - CELESTIN (COGEMA DE MARCOULE Installation nucléaire de base secrète) (Gard) Rejet atmosphérique de tritium.

Le 15 janvier, un relâchement non contrôlé de gaz tritium d'environ 85 térabecquerels (2300 curies), évacué par la cheminée de l'installation CELESTIN, a été détecté à 11h50. L'installation CELESTIN, constituée de deux réacteurs nucléaires fonctionnant en alternance, produit de tritium par irradiation neutronique de cibles contenant du lithium. La fuite s'est produite au cours de l'opération de lavage des cibles irradiées et avant leur expédition vers l'atelier tritium de Marcoule (ATM) où elles sont traitées pour extraire le tritium. Elle résulte d'un défaut d'étanchéité ayant affecté 8 cibles sur les 144 en cours de traitement. Des investigations sont en cours pour déterminer l'origine de ce défaut. Le rejet dans l'environnement représente un peu moins de 1 % de la limite annuelle autorisée en tritium pour les rejets gazeux par l'établissement COGEMA de Marcoule Au niveau du sol, l'impact maximum calculé résultant de ce rejet est inférieur à 10 microsieverts (soit le centième de la limite annuelle d'exposition pour le public) ; il se situe à 500 mètres de la cheminée, au niveau de la clôture sud du site. L'exposition maximale des populations les plus proches du site est très inférieure à 1 microsievert (soit le millième de la limite annuelle d'exposition pour le public). Cet incident est classé au niveau 1 de l'échelle [médiatique] INES.

 

COMMENTAIRE GSIEN

Golfech, Gravelines puis maintenant Cruas cessons de jouer avec les personnels.

La DSIN ne parvient pas à faire passer son message. Si une alarme radioactivité se produit, il faut sortir. Ce n'est pas compliqué et pourtant Une maintenance de réacteur, est encore et toujours, la présence sur un site et plus spécialement dans le bâtiment réacteur, d'une série d'équipes sans lien les unes avec les autres, sans contrôle global. Le résultat est un manque total de coordination et de consignes précises..

Chaque petit groupe interprète les consignes ou même se forge ses consignes.

A Golfech la contamination n'a été découverte que par hasard. Une équipe terminait son boulot et alors les intervenants passent à l'anthropogammamétrie. Par chance le médecin a eu son attention attirée par le fait que les agents présentaient tous une contamination, en dessous des seuils. C'est ça le gros problème s'il n'y avait pas eu la série, qui aurait décelé l'anomalie. Anomalie reprise à Cruas et cette fois pour 65 intervenants. Comme on peut avoir sur un site 700 intérimaires dont 400 peuvent se trouver dans le bâtiment réacteur, EDF va-t-elle attendre encore pour revoir les consignes ? Et par ailleurs qui va faire le suivi puisque personne ne sait exactement qui est sur un site. EDF ne connaît que Framatome et Framatome sous-traite à qui mieux mieux

Revoir les consignes et aussi les gaines de combustible car ce que déclare la DSIN est fort alarmant "Selon la DSIN, ces bouffées gazeuses radioactives "résultent de défauts d'étanchéité de la gaine de certains assemblages combustibles"

Alors combien d'assemblages sont fuyard et quelles mesures prévues pour ne pas contaminer les intervenants ?

Il n'y a pas que les balises internes qui déclenchent, les balises externes aussi et d'après "le régional du 17-12-98" ce n'est pas mieux géré. Une balise de clôture de Belleville a déclenché, apparemment sans raison mais ça reste à prouver et pour le moment on reste toujours sans explication sur cette bouffée radioactive à Belleville, sujet à suivre...

Gazette Nucléaire n°171/172, février 1999.