Forum scientifique et citoyen sur la Radioprotection, de Tchernobyl à Fukushima

Pourquoi ce forum : Depuis plus d'un demi-siècle, les conséquences sanitaires des accidents nucléaires, tels que Tchernobyl et Fukushima, et des activités nucléaires en général, ont été cachées au public. Une dissimulation internationale, de haut niveau, impliquant les États, l'industrie nucléaire, et les institutions publiques internationales a été coordonnée par la CIPR et l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique (AIEA), dont un des mandats est de promouvoir l'utilisation pacifique de l'atome dans le monde.
L'Organisation Mondiale de la Santé est complice de cette dissimulation. De fait, suite à l'Accord entre l'OMS et l'AIEA, signé le 28/5/1959, l'OMS n'est pas autorisée à fournir des informations au public, entreprendre des recherches, ni venir en assistance aux populations, sans l'aval de l'AIEA qui dépend elle-même du Conseil de Sécurité. Depuis deux ans, l'OMS n'a même plus de département « Rayonnement et Santé ». Cette situation intolérable révèle une abdication de toute responsabilité de la part de l'OMS dans ce domaine critique du nucléaire et de la santé.

Les normes internationales de radioprotection sont établies depuis 1950 par la Commission Internationale de Protection Radiologique (CIPR), dont les recommandations sont suivies par les États et les Organisations Internationales. Or, les valeurs et les méthodes de la CIPR pour déterminer les doses et les risques de rayonnement ionisant sur la santé humaine empêchent de reconnaître les effets d'une contamination interne distincte de l'irradiation externe : avec, pour conséquence directe, de nier la morbidité et la mortalité qui sévissent chez les populations qui vivent en milieu contaminé.

Ceci explique que le bilan officiel de Tchernobyl, en date du 5/09/2005 cosigné par les agences de l'ONU, est d'une cinquantaine de morts liée directement à l'accident et 4000 morts potentiels à terme Or, fin 2009, sous l'égide de l'Académie des Sciences de New York a été publié le livre de A.Yablokov, V. et A. Nesterenko,
recueil le plus complet à ce jour sur «Les conséquences sanitaires et environnementales de Tchernobyl ». Sur la base de milliers d'études, incluant des études de terrain, les auteurs estiment qu'il y a eu des centaines de milliers de décès suite à l'accident de Tchernobyl. Ils soulignent également l'accroissement de la morbidité, en particulier chez les enfants.

De tels écarts dans les estimations des victimes rendent impératif de comprendre le pourquoi et le comment de telles différences. D'autant que la catastrophe de Fukushima - sans doute aussi grave que celle de Tchernobyl - rend impératif et urgent de se poser la question de l'information aux populations sur la contamination radioactive et d'envisager les mesures de radioprotection qui sont [encore] possibles.

Devant la carence des institutions internationales et de ses dirigeants, des chercheurs et des citoyens japonais se sont rapprochés des chercheurs indépendants d'autres pays pour être informés et conseillés. Le partage des connaissances et de l'expérience autour des catastrophes de Tchernobyl et Fukushima est la raison d'être de ce Forum scientifique et citoyen qui a pour thème la radioprotection. Celui-ci va aborder la question des « normes » en confrontant les données officielles avec l'expérience et d'autres modèles théoriques défendus par des scientifiques indépendants pour en rendre compte. Il va aborder aussi le problème de la radioprotection, en définissant son champ et ses limites. Un manuel de radioprotection élaboré par l'Institut Belrad de Minsk (Biélorussie) a été traduit récemment en japonais. Il sera présenté en français, lors de ce forum, car nous savons, depuis Fukushima, que nul ne peut se dire à l'abri d'un accident.

[lire la suite..., voir le programme du forum et le communiqué de Presse.]