PARIS (5 avril 2006) -
Le Conseil Scientifique de l'Institut de radioprotection et de
sûreté nucléaire (IRSN) estime, dans un rapport publié mercredi,
que la carte des retombées radioactives sur la France à
la suite à la catastrophe de Tchernobyl en 1986 ne peut
plus être améliorée.
L'IRSN a effectué depuis l'accident une analyse des données
recueillies en ce qui concerne les retombées de radionucléides
en France. Désormais, estime le Conseil dans son rapport,
"la reconstitution de la contamination due à l'accident
de Tchernobyl a atteint ses limites".
"La faiblesse des données, la complexité et la variabilité des mécanismes qui concourent au dépôt, rendent injustifiée la poursuite d'efforts tournés vers la reconstitution du passé", souligne-t-il.
Ceci, ajoute-t-il, "n'exclut pas d'utiliser l'accident de Tchernobyl comme élément de référence pour le développement de meilleurs outils pour l'analyse de risque et une meilleure maîtrise des modes de communication en situation de crise".
Le Conseil appuie "les démarches mises en oeuvre par l'IRSN" pour déterminer les zones de retombées, "au vu des connaissance disponibles à l'époque du lancement des différentes études, et tout en regrettant que n'aient pas été soulignées autant que nécessaire les incertitudes sur les résultats obtenus".
Il recommande pour l'avenir de "renforcer la performance statistique des modèles d'interprétation et d'améliorer encore les réseaux de surveillance déployés sur le territoire français".
En France, les zones les plus contaminées par le nuage radioactif de Tchernobyl se trouvaient dans l'Est et en Corse.
Le Conseil Scientifique avait été mandaté pour évaluer "la pertinence et l'adéquation des différentes approches adoptées par l'IRSN pour estimer les retombées atmosphériques en France consécutives à l'accident de Tchernobyl au regard des buts poursuivis (estimer les doses reçues par la population, expliquer les activités mesurées dans les sols) et des données disponibles".