22/03/2006 - Les
Etats-Unis ont amplement espionné pendant des décennies
le programme nucléaire français, dès la fin
de la Deuxième Guerre mondiale, selon des documents déclassifiés
rendus publics mardi. Trente-deux documents déclassifiés,
allant de février 1946 à juin 1987, ont été
fournis par l'Agence centrale du Renseignement (CIA), le département
d'Etat, le commandement militaire pour la zone Pacifique, le commandement
stratégique aérien et le Manhattan Project (nom
de code du programme pour le développement de la bombe
atomique américaine).
Si l'espionnage lui-même n'est pas une surprise, les documents
déclassifiés révèlent l'étendue
de l'intérêt manifesté par les Etats-Unis
pour le programme nucléaire français et les méthodes
utilisées pour le surveiller. "Le grand intérêt
a été porté de la fin des années 1950
jusqu'au milieu des années 1970. Evidemment (lorsque la
France) a cessé en 1974 les essais dans l'atmosphère,
il y a eu moins d'informations à recueillir", a dit
Jeffrey Richelson, chercheur aux Archives de la sécurité
nationale.
Au plus haut de l'intérêt, Washington a déployé
des satellites, des avions espions U2, des navires de la marine,
a intercepté des communications et utilisé des espions
pour réunir des informations sur le programme français,
à la fois en France et dans le Pacifique. "Cela indique
de toute évidence qu'il y avait un grand intérêt
de la part des Etats-Unis à cette époque",
a dit M. Richelson. Citant "une source sûre",
un mémorandum ultra-secret daté du 18 février
1946 rapporte que "selon une rumeur, des savants français
ont trouvé la formule et mis au point les techniques pour
des explosions atomiques et ils veulent maintenant vendre cette
information". "Ils prétendent qu'ils ne veulent
pas la vendre aux Alliés ou à leur propre gouvernement
pour des raisons politiques", poursuit le mémorandum.
Voir: U.S. Intelligence and the French Nuclear Weapons Program
Télévision Suisse Romande, 22 mars 2006:
WASHINGTON - Les Etats-Unis ont amplement espionné pendant des décennies le programme nucléaire français, dès la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Ce constat émane de documents déclassifiés rendus publics mardi.
Trente-deux documents déclassifiés,
allant de février 1946 à juin 1987, ont été
fournis par l'Agence centrale du Renseignement (CIA), le département
d'Etat, le commandement militaire pour la zone Pacifique, le commandement
stratégique aérien et le Manhattan Project (nom
de code du programme pour le développement de la bombe
atomique américaine).
Si l'espionnage lui-même n'est pas une surprise, les documents
déclassifiés révèlent l'étendue
de l'intérêt manifesté par les Etats-Unis
pour le programme nucléaire français et les méthodes
utilisées pour le surveiller.
"Le grand intérêt a été porté
de la fin des années 1950 jusqu'au milieu des années
1970. Evidemment, (lorsque la France) a cessé en 1974 les
essais dans l'atmosphère, il y a eu moins d'informations
à recueillir", a dit Jeffrey Richelson, chercheur
aux Archives de la sécurité nationale.
Au moment où son intérêt était le plus
haut, Washington a déployé des satellites, des avions
espions U2, des navires de la marine, a intercepté des
communications et utilisé des espions pour réunir
des informations sur le programme français, à la
fois en France et dans le Pacifique. "Cela indique de toute
évidence qu'il y avait un grand intérêt de
la part des Etats-Unis à cette époque", a dit
M. Richelson.
Le document le plus récent date de 1987, mais les activités
de surveillance des activités nucléaires françaises
se sont poursuivies dans les années 1990 assure Jeffrey
Richelson, en précisant qu'une partie était menée
par la Nouvelle-Zélande, en coopération avec les
Etats-Unis.