IRSN, 27/12/2009: 

Perte de refroidissement du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Fessenheim: l'IRSN grée son centre de crise

Dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 décembre 2009, le réacteur n°2 de la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) était en cours de redémarrage, en état d'arrêt à chaud, après un arrêt de production.

La perte du système de refroidissement du réacteur a conduit au déclenchement du plan d'urgence interne (PUI) de la centrale à 05h55, et à la mise en place de l'organisation nationale d'urgence par l'ASN, dont le gréement du Centre technique de crise (CTC) de l'IRSN. Une trentaine d'experts de l'Institut se sont rapidement mobilisés sur le site de Fontenay-aux Roses et au Vésinet.
Lors du redémarrage d'une pompe de refroidissement du condenseur, un tambour filtrant, alimenté par le canal d'Alsace, a été endommagé. Cet endommagement a entraîné l'arrivée de débris qui ont progressivement colmaté les échangeurs de chaleur de la source froide de sûreté assurant notamment le refroidissement du circuit de refroidissement intermédiaire.

Les deux voies du circuit de refroidissement n'étant plus disponibles, EDF a appliqué la procédure prévue pour gérer ce type de situation. A cet effet, certains équipements utilisateurs du circuit de refroidissement ont été délestés. Par ailleurs, le réacteur a été passé de l'état d'arrêt à chaud (286°C ­ 155b) à l'état d'arrêt aux conditions voisines de celles de mise en service du circuit de refroidissement du réacteur à l'arrêt (177°C ­ 25b) à l'aide des générateurs de vapeur restés disponibles.

Cet incident est similaire à celui de Cruas le 2 décembre dernier. Toutefois, son traitement a été différent du fait de la conception différente du système de refroidissement de la centrale de Fessenheim.

En fin d'après-midi, l'IRSN a estimé que d'une part l'état de sûreté du réacteur était satisfaisant et que d'autre part les actions (remise en état du tambour filtrant et nettoyage des échangeurs encrassés) et la surveillance mises en place par EDF étaient adaptées. L'organisation nationale de crise été levée par l'ASN à 17h15. EDF maintient son PUI jusqu'au retour à une situation normale.

 


Le Dauphiné Libéré, 10/12/2009: 

Centrale nucléaire de Cruas: réunion exceptionnelle de la CLI en janvier

Dans la nuit du mardi 1er au mercredi 2 décembre, EDF a déclenché son plan d'urgence interne à la centrale de Cruas-Meysse, indiquant comme cause l'obturation de la prise d'eau alimentant le système de refroidissement d'un de ses quatre réacteurs. Compte tenu de l'importance de cet événement, Pascal Terrasse a décidé d'organiser dès janvier une réunion exceptionnelle de la CLI, Commission locale d'information de Cruas-Meysse.

La CLI est composée de représentants des élus, d'associations de protection de l'environnement, des organisations syndicales de salariés et de personnes qualifiées et représentants du monde économique. Elle est présidée par le président du conseil général. La CLI doit permettre que se tienne le débat et éventuellement apporter des éléments d'information indépendants sur un événement aussi notable que celui que vient de subir le CPNE de Cruas-Meysse.

 


Centrale nucléaire de Cruas: 2 voies d'eau obstruées simultanément pour la 1ère fois

3/12/2009 - Pour la "première fois", les deux sources d'eau froide servant à refroidir des "systèmes importants pour la sûreté" d'un réacteur nucléaire "ont été simultanément défaillantes" [c'est plus qu' "important", sans reffroidissement, c'est la fusion du coeur...], relève jeudi l'IRSN après l'incident survenu dans la nuit de mardi à mercredi à Cruas (Ardèche).

"Une masse exceptionnelle de débris végétaux a obstrué l'entrée de la station de pompage alimentant en eau le système de refroidissement du réacteur 4 de la centrale de Cruas", explique l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) dans un communiqué, après avoir analysé l'incident classé au niveau 2 de l'échelle INES.

Cette station de pompage sert à prélever de l'eau dans le Rhône, en deux points ou "voies" distinctes, pour refroidir des "systèmes importants pour la sûreté" du réacteur, grâce à un système d'échangeurs, précise l'IRSN.

Une des deux voies d'eau "froide de sûreté" a été obstruée en début de soirée, ce qui a conduit EDF à arrêter le réacteur vers 19H30 lundi, ajoute l'IRSN.

Environ une heure plus tard, le deuxième point de pompage s'est retrouvé à son tour obstrué. La première voie d'eau a été perdue "vers 19H00 et la deuxième une heure après", a déclaré le directeur de la sûreté des réacteurs à l'IRSN Martial Jorel.

 


France Soir, 3/12/2009: 

Incident grave à la centrale de Cruas (Ardèche)

EDF a déclenché la nuit dernière son plan d'urgence interne, après un incident sur le système de refroidissement d'un des quatre réacteurs de la centrale nucléaire de Cruas (Ardèche), avant de la lever tôt hier matin.

EDF a été sur le qui-vive pendant toute la nuit. Le plan d'urgence qui avait entraîné l'arrêt du réacteur 4 a été déclenché avant-hier soir suite à l'obturation de la prise d'eau alimentant le système de refroidissement de ce réacteur avec l'arrivée massive de débris végétaux charriés par le Rhône. Système qui est resté indisponible pendant quatre heures. Stéphane Lhomme, du réseau Sortir du nucléaire, nous explique que les réacteurs nucléaires doivent impérativement être refroidis grâce à l'eau de mer ou de rivière, sans quoi ils peuvent être endommagés.

« Des systèmes de secours sont prévus. Néanmoins, à partir du moment où ils entrent en fonction, la situation est grave et peut devenir dramatique. » A Cruas, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait mis en place son organisation nationale d'urgence, puis l'a désactivée tôt dans la matinée hier. L'incident a été classé au niveau 2 de l'échelle Ines (échelle d'évaluation des incidents nucléaires) qui en compte 7. EDF « minimise l'incident », termine Stéphane Lhomme.

Ce n'est pas la première fois
Les obturations de la prise d'eau sont assez courantes. Dans la centrale de Penly (Seine-Maritime), un épisode du même type s'est produit suite au passage d'un banc de méduses. En février 2009, la centrale du Blayais (Gironde) avait également connu plusieurs arrêts suite à de violents orages bouchant le système de refroidissement. Sur les événements significatifs recensés en 2008 dans les centrales exploitées par EDF, aucun événement n'a été de l'ampleur de celui de Cruas : la grande majorité des incidents étant classés zéro sans aucun impact sur la sûreté. Le dernier incident connu de niveau 2 s'est produit en juin 2009 sur le site du Commissariat à l'énergie atomique de Cadarache (Bouches-du-Rhône) où des dépôts de plutonium supérieur aux évaluations officielles avaient été retrouvés.

Des centrales qui vieillissent
Lors de la construction des centrales, EDF parlait d'une durée de vie de trente ans, mais aujourd'hui l'entreprise évoque plutôt une durée de vie de quarante ans, voire plus. Stéphane Lhomme indique qu'il s'agit d'une résolution « purement économique ». Faire marcher un réacteur dont la construction est amortie permet de faire de plus grands bénéfices. Cependant, la fréquence des incidents augmente et des problèmes se rencontrent de plus en plus souvent sur les barres de combustible contenant l'uranium qui dégage la chaleur nécessaire à la production d'électricité, au coeur du réacteur. Par trois fois en un an, dont deux fois à la centrale du Tricastin, une barre de combustible est restée suspendue au-dessus du fond du réacteur. Des dysfonctionnements qui témoignent d'un parc nucléaire vieillissant.

 


Le Point, 2/12/2009: 

Incident nocturne dans la centrale nucléaire de Cruas

Un des réacteurs de la centrale nucléaire de Cruas, dans l'Ardèche, a dû être fermé quelques heures dans la nuit de mardi à mercredi.

EDF a déclenché dans la nuit de mardi à mercredi son "plan d'urgence interne", après un incident sur le système de refroidissement d'un des quatre réacteurs de la centrale nucléaire de Cruas (Ardèche), avant de le lever tôt mercredi matin, a annoncé l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Le plan d'urgence, qui avait entraîné l'arrêt du réacteur numéro 4, a été déclenché mardi soir "en raison de l'obturation de la prise d'eau alimentant le système de refroidissement de ce réacteur avec l'arrivée massive de débris végétaux charriés par le Rhône", a précisé l'ASN dans un communiqué. Les réacteurs nucléaires doivent impérativement être refroidis et sont, pour cette raison, situés le long des grands fleuves ou des rivières français.

La centrale de Cruas, construite au début des années 1980, est installée au bord du Rhône, près de Montélimar. Ce type d'événement est toutefois prévu dans les procédures de sûreté applicables aux réacteurs nucléaires, a précisé le gendarme du nucléaire, qui a dépêché deux inspecteurs sur place. EDF a levé, avec l'accord de l'ASN, qui avait envoyé deux inspecteurs sur place, son plan d'urgence interne mercredi à 6 h 30, a ajouté l'Autorité. L'incident, "qui est maintenant terminé", a été classé au niveau 2 de l'échelle INES, qui en compte 7, a indiqué l'ASN, selon laquelle il n'y a pas eu de conséquence sur l'environnement.

EDF a informé l'ASN que le refroidissement du réacteur par le Rhône avait été récupéré, indique le communiqué. La sûreté de l'installation est restée assurée tout au long de cet incident. L'ASN avait mis en place son organisation nationale d'urgence. Son centre d'urgence a été désactivé tôt dans la matinée, mais le gendarme du nucléaire continue à suivre l'évolution de l'état de la situation. Deux de ses inspecteurs sont toujours sur le site.