Le Républicain Lorrain, jeudi 27 juillet 2006:

Festival à Bure

Des décibels contre la poubelle

Les opposants au projet d'enfouissement des déchets nucléaires à Bure ne désarment pas. Vendredi, samedi et dimanche, ils organisent un grand festival d'été, fait de musique et de militantisme antinucléaire.

Depuis l'été 2 000, les opposants déterminés et infatigables à l'enfouissement des déchets nucléaires créent l'événement à Bure, petit village aux confins de la Lorraine et de la Champagne-Ardennes, où les recherches sur l'enfouissement se poursuivent. "Sous couvert de recherche, on prépare le terrain pour un centre d'enfouissement", assure Corinne François, engagée dans le combat depuis 1994.

Cette année, les vendredi 29, samedi 30 et dimanche 31 juillet, Bure accueille la deuxième édition d'un festival d'été, au nom de baptême sans ambiguïté sur le message délivré: Des décibels contre les poubelles. Pendant trois jours, musique et "interventions militantes" se succéderont sur scène.
 
Stop Bure Brothers'n, Sista, Miguel M, Batooza, Christian Decamps, Steva Waring, La Casa Bancale, Desirless et Mic Eco, David Vincent et ses mutants... toutes les formations musicales, célèbres ou inconnues, se produisent gracieusement. Sur le terrain purement militant, les opposants à l'enfouissement à tout prix ont le soutien actif d'une myriade d'associations dont Greenpeace, Enercoop, Artisans du Monde...
 
Roland Desbordes, président de la Criirad (laboratoire associatif créé en 1986 suite à Tchernobyl) sera l'une des conférenciers à intervenir les après-midi de samedi et dimanche. "Nous ne sommes pas isolés dans notre combat", assure Corinne François. Localement,
les collectifs Bure-Stop ont fait circuler une pétition en Meuse et en Haute-Marne, envoyée aux deux conseils généraux pour l'organisation d'un référendum local sur l'enfouissement des déchets. "Légalement il fallait 13 000 signatures pour la Meuse et 14 000 pour la Haute-Marne, nous en avons récolté au total 50 000. En dépit de cela les politiques ignorent notre démarche", regrette Corinne François.

Une action prévue. Le festival, accueilli sur un terrain prêté par un agriculteur à 800 mètres du site du laboratoire de l'Andra, repose sur un souci écologique qui n'a négligé aucun détail. Tri sélectif pour les déchets, cuisine bio, toilettes sèches, vaisselle véritable et gobelets consignés sont prévus.

Dimanche à 11 h, un rassemblement suivi d'une action, non dévoilée, est prévu aux abords du chantier. Les opposants redoutent par-dessus tout l'indifférence, d'où une mise en lumière régulière afin d'éviter "le passage en force d'un projet extrêmement négatif".

Décibels contre la poubelle, vendredi, samedi et dimanche à Bure. Contact: 03 25 04 91 41. Entrée libre.

 

 

 

Trois jours de festival à Bure contre "l'enfouissement nucléaire"

BAR-LE-DUC (26 juillet 2006) - Les collectifs antinucléaires "Bure Stop" organisent, de vendredi à dimanche, à Bure (Meuse), la deuxième édition du festival contre les déchets nucléaires, près du laboratoire de recherche de l'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra).
Ce festival, baptisé "Décibels contre la poubelle", vise à dénoncer, lors de débats entrecoupés de concerts, le projet de stockage des déchets hautement radioactifs étudié dans un laboratoire situé à 500 mètres de profondeur.
"La loi qui vient d'être votée en juin dernier fait fi des fortes oppositions citoyennes à l'enfouissement nucléaire, récurrentes en France depuis 20 ans, et donne un feu vert, illégitime, à celui-ci", estiment les organisateurs.
Le Parlement a adopté en juin un texte sur la gestion des déchets radioactifs qui franchit un cap décisif pour stocker les déchets les plus dangereux en couche géologique profonde à partir de 2025.
"Ce que les pouvoirs publics imposent comme +mode de gestion+ est une bombe à retardement programmée sciemment. Enfouir à Bure, ou ailleurs, ne fait que repousser dans le temps le vrai problème: la radioactivité remontera à la surface, lorsque les emballages fuiront", prédisent les promoteurs du festival.
Dans un pré-rapport remis au gouvernement, l'Andra a conclu à la "faisabilité de principe" du stockage en sous-sol "avec une confiance raisonnable".
L'agence considère qu'une zone de 200 km2 à proximité du laboratoire de Bure "présente des conditions géologiques favorables" à l'enfouissement des déchets.

Les collectifs Bure-Stop veulent "faire entendre d'autres voix" à l'occasion de ce rendez-vous meusien, assurent-ils, comme celles "d'opposants à l'enfouissement locaux et européens (...), d'experts indépendants de la CRIIRAD (Commission de recherche et d'information indépendantes sur la radioactivité) ou encore celles de la population locale.