Communiqués de presse "Réseau sortir du nucléaire", 12/6/2008:

Recherche d'un site de stockage de déchets nucléaires: le Réseau Sortir du nucléaire accuse le ministère de l'écologie d'avoir lancé un appel à candidature "bidon"

- Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce une véritable "corruption légale" et prédit de fortes mobilisations
- Un Débat public sur le démantèlement reste nécessaire avant d'envisager un stockage ou toute autre option

Le Ministère de l'écologie a lancé jeudi 5 juin un appel à candidature pour la recherche d'un site de stockage de déchets radioactifs. Connaissant de longue date les pratiques déloyales des promoteurs de l'atome, le Réseau "Sortir du nucléaire" ne croit pas à la sincérité de cette démarche et soupçonne le ministère de l'écologie d'avoir préalablement convaincu des élus de se porter candidats.

Ces derniers, feignant de participer à une procédure démocratique, ne devraient pas tarder à se faire connaître. D'ailleurs, selon nos informations, des candidatures "spontanées" seraient déjà prévues dans les régions Centre, Alsace, Lorraine, ainsi que dans les départements du Lot et du Tarn-et-Garonne : le caractère "bidon" de l'appel à candidatures semble avéré.

Comme ce fut le cas lors de la désignation de Bure (Meuse) pour recevoir un site de stockage profond de déchets nucléaires, on peut s'attendre au déversement de puissantes mannes financières, une sorte de "corruption légale" destinée à s'assurer la collaboration d'élus au détriment des populations locales.

On notera d'ailleurs que cette procédure surgit quelques semaines après les élections municipales : il est clair qu'aucun candidat n'aurait été élu si le projet de recevoir les déchets nucléaires avait été connu des électeurs, lesquels ont donc été trompés.

Par ailleurs, le texte du ministère annonce que le site en question devra accueillir des déchets issus du démantèlement de certains réacteurs. Or, le Réseau "Sortir du nucléaire" a officiellement demandé un Débat public national sur la question du démantèlement.

Une consultation(*), très insuffisante mais ayant au moins le mérite d'exister, est d'ailleurs en cours sur le site web de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) : une fois de plus, quand il est question de nucléaire, le résultat est connu à l'avance !

Le Réseau "Sortir du nucléaire" soutiendra et au besoin structurera les mobilisations citoyennes nécessaires pour faire échec à ce projet de stokage de déchets radioactifs. La première chose à faire, considérant les problèmes insolubles crées par les réacteurs actuels et les déchets qu'ils ont déjà génèré, est de programmer la fermeture la plus rapide possible de ces réacteurs et, a fortiori, d'annuler tout projet de construction de nouveaux réacteurs.

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(*) L'ASN a lancé sur son site Web un semblant de consultation sur la question du démantèlement, sans doute pour tenter de faire oublier que le décret de démantèlement de la centrale de Brennilis (Finistère) a été annulé pour défaut de consultation de la population. Mais cette petite "cyber-consultation" ne saurait remplacer un Débat public... ce que n'ont pas manqué de rappeler les internautes.



La Dépêche du Midi, 4/6/2008: 

Les déchets radioactifs seront-ils stockés dans le Lot ?

Un site est recherché dans 20 départements

Le département du Lot plus souvent perdant sur le terrain des services publics, trains, arrêts en gares, écoles, bureaux de postes, pourrait cette fois regretter d'avoir gagné. Le Lot figurerait sur une liste d'une vingtaine de départements français retenus par le Ministère de l'Ecologie et du développement durable et susceptibles d'accueillir un jour un centre de stockage de déchets radioactifs à faible activité. L'information encore au conditionnel serait dévoilée dans les prochains jours par le ministère. « Ce n'est pas une affaire purement lotoise », tenait à préciser, hier soir, la préfète Marcelle Pierrot confirmant que le ministère de Jean-Louis Borloo « allait lancer un appel à candidature ».

Les associations de protection de l'environnement ou qui militent contre le nucléaire comme « Sortir du nucléaire » pourtant très actives dans le département et qui ont un réseau bien organisé n'avaient, hier, aucun élément sur un sujet qui reste ici très sensible. La surprise est totale même si les anciens du mouvement se rappellent qu'il y a une petite dizaine d'années le Lot avait été, déjà, pressenti pour un projet de stockage de déchets tout aussi radioactifs.

« La région visée se situait, alors, dans la partie Nord Est du département, dans le secteur Sousceyrac, Latronquière et en limite avec le Cantal, une zone granitique », se rappelle Philippe Cruzelles de « Sortir du nucléaire ». Ce dernier ajoute : « Le projet d'enfouissement avait été éventé et finalement abandonné ». L'idée que l'État serait en quête de nouveaux lieux de stockage semble plausible et dans cette éventualité, les zones peu urbanisées des causses lotois seraient une possibilité parmi d'autres.

Dans la « vaste consultation » pour reprendre le mot de la préfète que s'apprête à engager le ministère, il sera tenu compte des caractéristiques géologiques des sites. Le réseau karstique qui fait la particularité du sous-sol lotois marqué par les infiltrations d'eau, semble d'emblée inapte à recevoir des fûts contenant des matières même faiblement radioactives. C'est l'argument sur lequel pourraient s'appuyer les associations de défense dans le Ségala et ailleurs que cette nouvelle inattendue paraît avoir réactivées.