Enerpresse, 18/6/2007: 

Déchets nucléaires: le Canada fait dans l'hybride

Cinq ans après avoir voté sa loi sur les déchets de combustible nucléaire, le Canada vient de choisir la solution à long terme qu'elle adoptera pour ses résidus à haute activité et à vie longue. Et notamment pour ses combustibles usés. Dans un communiqué publié jeudi, le ministre canadien des Ressources naturelles, Gary Lunn, a annoncé avoir accepté la solution technique élaborée par les techniciens locaux.

Au terme de trois ans d'étude sur les différentes formules possibles pour une nation ne pratiquant pas le recyclage -- stockage sur le site des centrales, entreposage centralisé en surface ou en sub-surface, ou stockage en couche géologique profonde --, la Société de gestion des déchets nucléaires (SGDN) avait fait une proposition originale à la fin de l'année passée : la «Gestion adaptative progressive ».

Constatant qu'aucune des solutions examinées ne satisfaisait pleinement aux impératifs canadiens, la SGDN a imaginé un concept évolutif. Durant une période d'environ 300 ans, les combustibles seront entreposés sur un site central et surveillé. Passée cette longue période, durant laquelle la science (sait-on jamais ?) pourrait trouver une solution plus rapide que la décroissance radioactive, lesdits déchets seront définitivement stockés en couches géologiques profondes.

Reste à savoir à quel endroit ? Les provinces visées par le gouvernement sont la Saskatchewan, l'Ontario, leQuébec et le Nouveau-Brunswick, parce que toutes «ont tiré profit du cycle de combustible nucléaire», indique la SGDN. Cependant, tout n'est pas joué. Car, d'autres provinces peuvent se porter volontaires. Par ailleurs, la nature de la couche géologique n'est pas encore arrêtée : roche cristalline du Bouclier canadien ou autres formations telles que la roche sédimentaire.

Tout est encore possible. Maintenant que la technique est choisie (elle ressemble à un mix entre les axes 2 et 3 de la loi Bataille), reste à trouver le site, le faire accepter par ses riverains et à le valider par un laboratoire souterrain. Bref, ce n'est pas demain que les combustibles usés de Bruce, Darlington ou Pickering reposeront en paix. D'autant que le devis du système est chiffré à 24,4 milliards de dollars canadiens (17,1 milliards d'euros). Pour le moment.

 

Vers l'enfouissement des déchets nucléaires en profondeur

14/06/2007 - Les autorités canadiennes ont déclaré jeudi avoir retenu l'idée d'enfouir les déchets nucléaires en profondeur, en un seul site, proposition que les écologistes jugent dangereuse. Le ministre des Ressources naturelles, Gary Lunn, a dit avoir choisi cette méthode, "qui prévoit l'isolation et le confinement de combustible nucléaire usagé en profondeur dans le sous-sol(...)". "C'est une méthode sûre, une approche à long terme", a-t-il dit. Selon l'organisation écologiste Greenpeace, le Canada compte 40.000 tonnes de déchets nucléaires, stockées dans les centrales. Greenpeace relève que les déchets entreposés dans les profondeurs du sous-sol pourraient un jour se mettre à fuir, ce qui aurait des conséquences catastrophiques.