ORLEANS, 5 juin - La
centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly (Loiret) ne fonctionne
plus qu'à 50% de ses capacités, en raison de l'arrêt
de 2 de ses 4 réacteurs, dont
un arrêt imprévu, a-t-on appris
mardi auprès de la centrale.
L'unité de production numéro un, qui venait d'être
remise en activité depuis le 24 mai, après une révision
décennale d'une durée de six mois, entamée
le 17 novembre, a de nouveau été mise à l'arrêt
dans la nuit de dimanche à lundi en raison de la défaillance d'un des quatre
détecteurs servant à mesurer la puissance du réacteur.
"Le remplacement de cet appareil nécessite l'arrêt de l'unité de production durant quelques jours", a expliqué la direction de la centrale dans un communiqué.
Pourtant, à la fin mai la centrale avait fait savoir que la visite décennale avait donné lieu à près de 70 modifications sur les matériels et les circuits.
Par ailleurs, comme prévu, le réacteur n3 a été arrêté samedi pour 48 jours pour le renouvellement partiel du combustible et des opérations de maintenance qui vont représenter plus de 100.000 heures de travail.
Les quatre unités de Dampierre ont une puissance de 900 mégawatts chacune.
La centrale a été placée depuis neuf mois sous surveillance renforcée en raison d'un manque de rigueur dans l'exploitation et cette rigueur "ne s'est pas suffisamment améliorée", a affirmé récemment la Direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement (DRIRE).
La DRIRE a d'ailleurs dressé un procès-verbal
il y a un an pour rejet d'huile faiblement radioactive dans la
Loire et le directeur de la centrale, Goulven Graillat, devra
comparaître prochainement devant le tribunal de police de
Montargis.
-----> Deux centrales poursuivies en justice
-----> Trop de négligences dans les centrales
nucléaires
-----> André-Claude Lacoste , directeur de la sûreté des installations nucléaires, a rencontré l'ensemble du personnel de la centrale nucléaire EDF de Dampierre pour les informer que celle-ci est désormais "sous surveillance renforcée"
ORLEANS, 16 nov - L'unité
de production numéro 1 du centre nucléaire de production
d'électricité de Dampierre-en-Burly (Loiret) a été
arrêtée jeudi matin en raison d'un incident de niveau
1 apparu sur un tableau électrique, a-t-on appris auprès
d'EDF.
Ce tableau électrique, qui alimente une partie de l'instrumentation
et l'un des systèmes de sécurité de l'installation,
a été réparé mais l'unité n'a
pas été remise en service, EDF ayant profité
de l'incident pour engager un jour plus tôt la visite décennale
(visite approfondie des installations qui a lieu tous les dix
ans, NDLR) et les opérations de renouvellement du combustible,
selon le communiqué de la société.
L'incident, de niveau 1 sur l'échelle INES qui en compte sept, n'a pas fait de blessé.
ORLEANS, 28 sept - La centrale nucléaire de Dampierre-en-Burly (Loiret) a été placée "sous surveillance renforcée", a annoncé jeudi à Orléans le directeur de la sûreté des installations nucléaires, André-Claude Lacoste.
"Le site n'est pas un site dangereux", mais toute une série de dysfonctionnements font que "la situation ne peut pas durer", a déclaré M. Lacoste au cours d'une conférence de presse après s'être entretenu auparavant avec la direction, les syndicats et le personnel de la centrale.
Durant sa visite, M. Lacoste a particulièrement mis en cause "un manque de rigueur dans l'exploitation et une dégradation des relations humaines et sociales".
Ces facteurs, essentiellement humains, peuvent toutefois avoir des conséquences graves pour la sécurité de l'installation, a-t-il expliqué. "Si la situation ne s'améliore pas et que la sûreté est mise en cause, j'en tirerai les conséquences, y compris en fermant les installations", a poursuivi M. Lacoste.
Le directeur de la sûreté nucléaire a donné six mois à la centrale pour qu'un "plan de remise en ordre du site", concerté entre direction, syndicats et personnel, soit mis en oeuvre.
Depuis plus d'un an, la centrale de Dampierre a connu une série d'incidents, qui, sans jamais avoir été graves au point de mettre en danger les populations environnantes, ont été une cause d'inquiétudes pour EDF et l'Autorité de sûreté nucléaire.
Cette dernière, souvent surnommée "le gendarme du nucléaire" assure au nom de l'Etat français le contrôle de la sûreté nucléaire et a le pouvoir de fermer une centrale à tout moment.
Les incidents les plus sérieux survenus à Dampierre ont atteint le niveau 2 sur l'échelle INES qui en compte 7.
Au cours du mois d'août, trois incidents de niveau 1 ont eu lieu : essais de redémarrage d'un réacteur à une puissance trop élevée et retard dans la maintenance des redresseurs d'un tableau électrique.
En juin déjà, une série d'incidents s'étaient produits, dont un de niveau 2 qui avait abouti à fermer trop tôt les vannes du système d'injection de sécurité pendant la mise à l'arrêt d'un réacteur.
En mai, une autre série d'incidents a été notée, dont le déversement dans la Loire de 2.500 litres d'huile de lubrification très faiblement radioactive (220 becquerels par litre) après une faute de manutention d'un conteneur.
La centrale de Dampierre compte quatre réacteurs à eau sous pression, d'une puissance de 900 MW chacun, dont les deux premiers ont été mis en service en 1980 et les deux autres en 1981. Située sur la rive droite de la Loire, dans le Loiret, à 45 km en amont d'Orléans, elle emploie plus de 1.100 personnes.