20/04/2007 - L'attaque
par un commando armé d'un camp d'exploration d'uranium
du groupe nucléaire français Areva a fait un mort
nigérien et un blessé grave, également nigérien,
dont les jours sont en danger, a-t-on appris vendredi de sources
industrielles nigériennes et auprès d'Areva.
Selon des sources industrielles à Niamey, l'attaque s'est
produite dans la nuit de jeudi à vendredi, à 03H30,
à Imouraren (nord), à environ 85 km au sud de la
ville d'Arlit, la grande zone de production d'uranium du pays.
Un agent des forces de sécurité nigérienne
(FSNI) a été tué et trois autres personnes
ont été blessées dans l'attaque menée
par 20 à 30 hommes fortement armés qui sont arrivés
à bord de trois 4x4. Parmi les trois blessés, tous
agents des forces de sécurité nigériennes,
un l'est "très grièvement", a indiqué
un porte-parole d'Areva au siège parisien du groupe: "ses
jours sont en danger", a-t-il ajouté.
Les assaillants ont réussi à pénétrer
dans le camp où se trouvaient environ 250 personnes, entre
les employés d'Areva et ceux de compagnies sous-traitantes.
Ils ont attaqué "le coeur" du camp qui regroupe
une quarantaine de scientifiques nigériens et européens,
a précisé le porte-parole d'Areva. Une fois dans
le camp, le commando s'est emparé de six véhicules
ainsi que de nombreux téléphones portables. Les
assaillants se sont réclamés du Mouvement des Nigériens
pour la Justice (MNJ), un groupe apparu en février dernier
et qui serait dirigé par Aboubacar Alambo.
Le commando a notamment réclamé une meilleure application
des accord de paix de 1995 qui avaient mis fin à la révolte
des Touaregs des années 1990, en particulier les clauses
prévoyant leur réinsertion socio-économique
et la priorité d'embauches des autochtones par les sociétés
minières locales.
Le site d'Imouraren est actuellement le plus gros projet d'exploration
d'Areva au Niger. "C'est la première attaque de ce
genre depuis des années", a commenté un industriel
du secteur. Selon le porte-parole d'Areva, c'est même "la
première fois" que le groupe doit faire face à
"ce type d'événement sur un camp d'exploration,
un camp léger", a-t-il précisé. Areva
va procéder à un nouveau renforcement de sa sécurité,
en coordination avec l'Etat nigérien, a-t-il ajouté.
"Depuis quelques jours, voire quelques semaines, on observait
dans cette région des mouvements de groupe", a expliqué
le porte-parole. "L'Etat nigérien avait renforcé
la sécurité --nous l'avions demandé-- sur
l'ensemble des sites et des villes, indépendamment d'ailleurs
de l'activité d'Areva là-bas", a-t-il ajouté.
Le Niger est le troisième producteur mondial d'uranium
avec 9% de parts de marché (chiffres 2003). Ses deux gisements,
l'un à ciel ouvert à Arlit (nord) et l'autre souterrain
à Akokan (près d'Arlit) sont exploités depuis
40 ans par Areva, numéro un mondial du nucléaire
civil.