Sud-Ouest, 13/09/2004.
Malgré la présence de sept membres de TchernoBlaye devant la Maison des services au public, la réunion du Conseil de formation de Haute-Gironde s'est tenue tout à fait normalement
Ils n'y ont pas assisté, mais ont distribué
des tracts devant les locaux de la Maison des services au public
où se tenait hier matin la réunion du Conseil de
formation de Haute-Gironde (1). Sept membres de TchernoBlaye,
dont leur président Stéphane Lhomme, inquiets de
l'éventualité de mise en place de ce qu'ils appellent
« un bac pro-nucléaire » dénoncent «
le fait qu'EDF fasse financer la formation des personnels dont
elle a besoin par le service public de l'enseignement. Dans des
métiers qui, de plus, sont dangereux. Proposer cet avenir
aux jeunes est scandaleux. Que l'on crée plutôt un
bac professionnel sur les énergies renouvelables, propres,
qui créent en Allemagne cinq fois plus d'emplois que le
nucléaire pour une même production électrique
».
Faut pas rêver. Vice président du Pays en charge
de l'économie et de l'emploi, Philippe Plisson sous l'égide
duquel ce conseil de formation a été mis en place
avec pour objectif une mise en évidence des manques en
termes de formations sur le territoire des cinq cantons, a rendu
compte des résultats de l'entrevue que lui-même et
Bernard Madrelle, député, ont eue avec le nouveau
recteur jeudi. Un livre blanc de l'existant et des besoins lui
a été remis et le pays de Haute-Gironde lui a été
présenté. « Apparemment, il ne faut pas trop
rêver pour le moment à de nouvelles formations. Le
recteur nous demande d'apporter la preuve de nos besoins. Le fait
que seulement 60 % d'enfants passent en seconde ne semble pas
démontrer la nécessité de nouvelles formations.
De plus, vu le nombre de places vacantes dans l'académie
dans certaines formations, la tendance ne serait pas aux créations
».
Pour un bac pro hôtellerie, « le recteur oppose que
la profession n'en veut pas », indique M. Plisson. «
Le bac pro Maintenance Réseaux informatiques (existant
à Pessac) semblerait être suffisant d'après
ce qui nous a été dit ». Pour le bac pro logistique
et logistique nucléaire, « ils pourraient être
envisagés ici. Le recteur souhaite mettre en perspective
la collaboration avec la centrale du Blayais, un engagement dans
la formation par alternance ». M. Plisson estime que «
malgré tout, la porte est entrouverte. Nous sommes déterminés
et nous ne lâcherons rien. Affinons nos positions ».
(1) Sud-Ouest de mercredi 8 septembre.
Sud-Ouest, 03/08/2004
Le président du Pays de Haute-Gironde
répond à Christophe Pilard sur le projet du bac-pro,
auquel s'était opposé l'élu vert.
Pour Philippe Plisson, président du Pays de Haute-Gironde
et vice-président socialiste du Conseil général
de la Gironde, la sous-qualification de la Haute-Gironde et la
présence de la centrale nucléaire de Braud-Saint-Louis
justifient la création d'un bac-pro logistique nucléaire
Le projet de créer un Bac-pro logistique
nucléaire n'a pas fini de faire des vagues au sein de la
gauche girondine. Le 19 juillet dernier dans les colonnes de Sud
Ouest, Christophe Pilard, se déclarait opposé à
ce projet.
Le conseiller municipal Vert de Saint-André-de-Cubzac déclarait
alors "faire confiance aux élus Verts du Conseil régional
pour faire entendre la voix de la raison" au moment du vote
concernant "ces formations de logistique nucléaire".
A l'origine du projet de Bac-pro logistique nucléaire,
Philippe Plisson. De retour de vacances, le vice-président
du Pays de Haute-Gironde découvre la "charge du Cubzagais".
Le vice-président socialiste du Conseil général
de la Gironde lui répond. Ainsi dans une lettre datée
du dimanche 1er août, il déclare : "il y'a une
différence fondamentale entre Christophe Pilard et moi.
Il "s'amuse", moi je m'efforce de faire avancer le territoire."
Le projet de créer un bac-pro logistique nucléaire
en Haute-Gironde s'inscrit dans une démarche qui vise à
"hausser le niveau de formation" et à faire en
sorte que tous les Girondins, "qu'ils soient de la ville
ou de la campagne" disposent "des mêmes droits",
explique en substance Philippe Plisson.
A l'appui de sa démonstration, la sous-qualification de
la Haute-Gironde. Le maire de Saint-Caprais-de-Blaye rappelle
que 25 % de la population active de la Haute-Gironde n'a aucun
diplôme contre 18 % au niveau départemental. De plus,
moins de 50 % des 16-25 ans de Haute-Gironde sont des étudiants
contre 60 % en Aquitaine.
Fausse route. Cette sous-qualification pénalise le développement
de la Haute-Gironde, estime Philippe Plisson, alors même
que les besoins sont identifiés. Selon une étude
du "Conseil de formation", qui réunit des partenaires
privés et publics de Haute-Gironde, il manque au lycée
Cousteau de Saint-André un bac-pro logistique et une voie
technologique et tertiaire.
Pour le lycée professionnel de Blaye, il manque un bac-pro
hôtellerie-restauration, un bac-pro maintenance informatique
et... un bac-pro logistique nucléaire. "Il s'agit
là bien d'une demande de bac-pro logistique nucléaire
et non d'un BTS, comme Christophe Pilard l'a indiqué par
erreur", précise Philippe Plisson.
Alors que pour les Verts, le nucléaire ne signifie pas
développement durable, le vice-président chargé
du développement durable affirme agir "avec pragmatisme
et efficacité". Autrement dit, la centrale nucléaire
de Braud-Saint-Louis est là, et il faut lui assurer du
personnel compétent. "La centrale fonctionne depuis
1981 et emploie 2200 personnes qu'il faut former ici ou ailleurs",
écrit Philippe Plisson tout en rappelant son engagement
passé contre la construction de la centrale et "pour
lequel il n'a pas de leçons à recevoir".
Dans Sud Ouest, Christophe Pilard dénonçait une
"volonté unanime du Pays de Haute-Gironde" à
laquelle se référait Philippe Plisson pour impulser
la création de "son" Bac-pro. Dans sa lettre,
le maire de Saint-Caprais ne parle pas d'unanimité, mais
assure que "nous sommes beaucoup à estimer que c'est
mieux de la faire ici (...) et qu'il serait bon que le Bac-pro
qui va être créé au niveau national soit ouvert
à Blaye".
Mais pour le secrétaire des Verts de Nord-Gironde, c'est
faire fausse route, à fortiori dans une région maritime
et fluviale. "L'estuaire est un pays de vent et de marée,
deux sources d'énergie à utiliser dans l'optique
d'une gestion soutenable pour notre environnement", déclarait
Christophe Pilard.
"J'ai de l'estime pour Christophe Pilard dont je partage
l'essentiel des idées", écrit Philippe Plisson
tout en l'engageant à "ne pas se tromper d'adversaire".
La réunion du conseil de formation, à laquelle l'élu
Vert est convié, le 10 septembre à Blaye, promet
d'être animée.