La DSIN se félicite du succès de l'exercice de crise nucléaire sur le site de Nogent-sur-Seine

Dans le numéro 132 de janvier 2000 de la revue Contrôle, publiée par la Direction de la Sûreté des Installations Nucléaires (DSIN) un long passage est consacré à " l'exercice de crise nucléaire [qui] a eu lieu le 14 octobre [1999] sur la centrale nucléaire de Nogent ". L'énumération de tous les organismes ou personnes mobilisées pour cet exercice est impressionnant : préfecture de Troyes, poste de commandement fixe, pompiers, gendarmes, DRIRE, DDE, DDAS, MARN (du ministère de l'intérieur), préfecture de Seine et Marne, DSIN, IPSN, DRIRE de Champagne-Ardenne, EDF de Nogent, EDF national, OPRI, laboratoires du Vésinet " C'est la première fois qu'une évacuation de grande ampleur [moins de 500 personnes] était testée lors d'un exercice ce crise nucléaire " précise la DSIN. Mais il faudra attendre le 15 novembre 1999 [c'est écrit dans ce numéro de Contrôle de janvier 2000 !] pour tirer la conclusion de cet exercice.
Il est à peu près certain que la DSIN contestera les commentaires très critiques faits par la presse locale et tous les témoins. Pour la DSIN, cet exercice est un succès : pour la première fois est mise en évidence l'impossibilité manifeste d'évacuer des populations risquant d'être soumises à des relâchés accidentels importants de radioéléments par un réacteur en détresse. La solution qui sera certainement proposée par la DSIN sera, devant ce constat désormais irréfutable, de relever d'une façon importante les limites d'intervention. Afin de mieux protéger la population on doit réévaluer à la hausse ces limites de contamination au-delà desquelles est prise la décision d'évacuation. En effet si les populations ne peuvent pas être évacuées quand les limites sont atteintes ou dépassées, la seule protection est de fixer des limites qu'on est sûr de ne pas atteindre quelle que soit l'ampleur de l'accident nucléaire, car il est bien connu et admis qu'il n'y a danger que lorsque les limites fixées par les experts sont dépassées. Si ces limites sont trop basses, l'impossibilité d'évacuer mettra donc les gens en danger. Augmenter les limites conduira donc à améliorer la protection en cas " d'urgence radiologique ".
Il est nécessaire, d'après la DSIN, d'avertir la population de ces mesures prises pour améliorer sa protection. Des crédits vont être débloqués pour que des experts en " risque psychologique " puissent travailler sur ce sujet pour mieux faire comprendre à la population le soin extrême pris pour améliorer sa sécurité.