Tchernobyl: report de l'audience prévue au tribunal administratif de Bastia

16/10/2007 - L'audience qui devait examiner jeudi une demande en réparation pour "faute lourde" déposée contre l'Etat français par deux Corses atteints de cancers de la thyroïde après l'explosion de la centrale nucléaire de Tchernobyl a été renvoyée, a indiqué mardi le greffe du tribunal administratif de Bastia. Aucune date n'a été fixée pour une nouvelle audience.

Selon l'avocat des plaignants, Me Emmanuel Ludot joint par l'AFP, le greffe aurait invoqué "le dépôt tardif par l'administration de mémoires", une explication que Me Ludot juge "un peu courte": "peut-être l'Etat n'a-t-il pas envie que cette affaire soit évoquée en plein Grenelle de l'environnement mais mes clients ont droit à une explication et à ce que leur dossier soit jugé dans un délai raisonnable", avance-t-il.

Les plaignants, Charles Lacourarie et Maryse Suzzoni, respectivement âgés de 9 et 29 ans au moment des faits, soutiennent qu'en avril 1986, l'Etat a "volontairement sous-estimé les données de radioactivité, totalement détourné l'information du public et volontairement dissimulé l'ampleur de la radioactivité", commettant ainsi une faute engageant sa responsabilité. "Si au moment du passage du nuage de Tchernobyl, il n'y avait pas eu dissimulation des informations se rapportant à la santé publique - ce qui contrevient au principe de précaution - , Charles Lacourarie et Maryse Suzzoni auraient pu prendre toutes les mesures utiles et notamment surveiller leur alimentation", soutient Me Ludot.

Les deux plaignants réclament chacun 150.000 euros de dommages et intérêts à l'Etat français. La Corse a été la première région française atteinte par le nuage radioactif, le 29 avril 1986, trois jours après l'explosion d'un des réacteurs. C'était la première fois, dans le volet français des conséquences de la catastrophe de la centrale nucléaire ukrainienne, que devait être évoquée la responsabilité administrative de l'Etat.

 

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