Fin de l'intervention du RAID au Havre: 19 interpellations selon Greenpeace

01/12/2005 - Les policiers du Raid ont délogé et interpellé jeudi matin au port du Havre une vingtaine de militants de Greenpeace qui empêchaient le chargement de 450 tonnes d'uranium à bord d'un cargo en partance pour la Russie. L'intervention pour déloger les militants de Greenpeace a duré deux heures et s'est déroulée sans incidents. Les policiers ont dû aller les chercher un à un dans le portique de manutention et dans une grue du navire où ils s'étaient installés. Selon Greenpeace, le Raid a interpellé 19 personnes (17 Français et trois Suisses). Trois autres militants qui avaient été interpellés en début de matinée à proximité du train qui avait acheminé au port le chargement du navire ont été libérés, toujours selon Greenpeace. Les manifestants ont entravé le chargement de ce qu'ils affirment être 450 tonnes de déchets nucléaires à bord du cargo russe le Captain Kuroptev, en partance pour le port russe de Saint Petersbourg. «Ça s'est passé très correctement. Les gens de chez nous n'ont pas fait opposition, nous sommes pacifistes», a déclaré Yannick Rousselet, chargé de la communication de Greenpeace.
Par cette action, Greenpeace entendait protester contre l'exportation de déchets nucléaires vers la Russie.
«Devant les montagnes de déchets d'uranium s'accumulant, EDF, mais aussi les clients européens de la Cogema, ont trouvé une solution: l'exportation vers la Russie», a dénoncé l'organisation.
Greenpeace a affirmé que, de Saint-Pétersbourg, ces déchets provenant du complexe nucléaire de la Cogema à Pierrelatte, dans la Drôme, devaient être acheminés par train dans la ville de Tomsk, en Sibérie. "devenue une poubelle mondiale de matières dangereuses", a expliqué Grégory Gendre, porte-parole de l'organisation écologiste.
Selon Greenpeace "90% des déchets envoyés en Russie sont abandonnés sur place" lors des opérations de retraitement. Depuis les premières exportations dans les années 1970, "Greenpeace a la preuve qu'au moins 100.000 tonnes de déchets d'uranium ont été exportés en Russie par les pays européens, et que seuls 9.000 sont revenus", déclare l'organisation écologiste dans un communiqué.
Le groupe Areva a démenti catégoriquement, il a souligné que le Kapitan Kuroptev devait transporter seulement de l'uranium appauvri, un minerai faiblement radioactif destiné à être enrichi en Russie pour fabriquer du combustible nucléaire.

 

 

GreenPeace, 1 décembre 2005:

Comment eDF et les opérateurs électriques européens exportent leurs déchets nucléaires en Russie

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EDF et l'industrie nucléaire tentent de se construire une image d'industrie propre, solution au défi des changements climatiques. La réalité est autre : le nucléaire crée d'insurmontables problèmes écologiques à travers la production de déchets nucléaires, EDF étant le plus gros producteur au monde.
Ce document décrit comment EDF et la plupart des opérateurs électriques européens ayant recours à l'énergie nucléaire, tentent dans le secret de résoudre le problème de l'accumulation des déchets nucléaires en les exportant en partie en Russie. Ces exportations concernent l'uranium issu du retraitement (URT) à l'usine Cogema/Areva de La Hague, et l'uranium appauvri (Uapp) issu de l'enrichissement à l'usine Eurodif/Areva de Pierrelatte. Ces deux opérations se font pour le compte d'EDF et de nombreux électriciens nucléaires en Europe. Ces matières nucléaires représentent d'importantes quantités de déchets (16 000 tonnes pour l'URT et 220 000 tonnes pour l'Uapp sont aujourd'hui stockées en France1) qui devraient continuer d'augmenter dans les années à venir. Depuis les premières exportations dans les années 70, plusieurs dizaines de milliers de tonnes de déchets d'uranium ont été entreposées en Russie par des pays européens et dans des sites parmi les plus pollués au monde. A travers ces exportations de déchets d'uranium, EDF et les électriciens nucléaires européens se rendent complices de graves impacts sur l'environnement dans diverses régions de Russie et contribuent à faire de la Russie une poubelle nucléaire internationale.

 


Le Monde, 1/12/05:
Greenpeace bloque le chargement d'un navire au Havre

 

Note du Réseau "Sortir du nucléaire": Les explications données par Greenpeace sont fondamentales : Edf exporte de l'uranium en prétendant qu'il doit servir à faire du combustible pour des réacteurs nucléaires. En réalité, la plus grosse partie est abandonnée en Russie. L'industrie nucléaire française se débarrase ainsi d'une bonne part des ses déchets...

 

Un reportage audio (en mp3) sur cette action de Greenpeace

 

 

Action antinucléaire de Greenpeace au Havre
Il était 1h30 cette nuit. Une vingtaine de membres de GreenPeace escaladent un portique de chargement de navires dans le port du Havre. Ils y installent des banderoles dénonçant les dangers du nucléaire

PARIS (1 décembre 2005) - Une action de Greenpeace visant à protester contre l'acheminement de déchets radioactifs à destination de la Russie était en cours tôt jeudi matin dans le port du Havre, a-t-on appris auprès de l'organisation et de la préfecture de Seine-Maritime.
Plusieurs militants se sont harnachés aux grues chargeant quelque 47 conteneurs -soit 450 tonnes de déchets d'uranium- à bord du navire "Kapitan Kuroptev", a expliqué Grégory Gendre, de Greenpeace. Ils ont déployé des banderoles disant "Stop au trafic nucléaire en Russie".
Les militants empêchaient le chargement du bateau et l'accès au navire. Greenpeace dénonce "un nouveau scandale nucléaire: l'exportation de déchets nucléaires en Russie".
Les forces de l'ordre se sont rendues sur place et surveillaient la zone à 4h00 jeudi matin, selon la préfecture de Seine-Maritime, qui évoquait une "situation figée". Aucune intervention n'avait
pour l'heure été décidée.
Selon Greenpeace, les 47 conteneurs d'uranium, issus de l'usine de retraitement de la Hague (Manche), sont arrivés mercredi en provenance de l'usine d'enrichissement de Pierrelatte (Drôme). Ils devaient être embarqués à destination de Saint-Pétersbourg, puis de Tomsk (Sibérie).