Libération, 17/1/2008:
Au mépris des règles de sécurité, Pékin a abandonné ses mines d'uranium. Reportage sur le site 712, dans la province du Hunan, où 33,5 millions de tonnes de déchets ont été laissés en plein air.
Ce 16 octobre 1964, on avait trinqué à la gloire du pays, dans la mine 712. Un beau jour pour le vieux Liu Xianke. Il en a encore des bouffées de fierté : «La bombe avait éclaté. On avait armé notre pays !» Le premier champignon atomique chinois, dans le lointain désert du Taklamakan, était l'oeuvre de Mao. Et celle des milliers de mineurs d'uranium du site 712, des paysans enrôlés de force aux quatre coins du pays. Chaque après-midi, Liu Xianke, 72 ans, se promène entre les usines désossées, sur les terrils chauves et la campagne désolée. Du haut de la «Colline des héros», le cimetière des mineurs, il songe à sa jeunesse enthousiaste, dans la Chine en marche vers le progrès. C'était le Grand Bond en avant, l'Armée populaire de libération avait appelé les Russes pour chercher de l'uranium dans le sous-sol chinois. «Une époque qui ne dit plus rien à personne», constate Liu. Aujourd'hui, pour ceux de la mine 712, c'est le grand abandon.
Procès retentissant
La mine a fermé en 1986. «Epuisée»,
ont décrété les militaires, qui ont bouché
les issues avec du béton. A l'époque, on ne parlait
pas encore de centrales civiles. La mine 712, comme quatre
autres dans le Hunan, a été «mise à
la retraite», près de 5 000 mineurs ont
été abandonnés à leur sort. L'uranium
était devenu inutile. Vingt ans après, il vaut plus
que l'or. La Chine n'a pas rouvert ces gisements, mais elle a
soif d'uranium pour la quarantaine de centrales nucléaires
qu'elle projette d'ouvrir d'ici à 2020. Elle achète
le minerai au Niger, en Australie et en Russie. Dans le
Hunan, il est devenu l'objet d'un lucratif trafic. Les paysans, convaincus de vivre sur
une fortune, font exploser le béton à la dynamite
et descendent dans les boyaux condamnés pour chercher du
minerai. Trempé dans de l'acide sulfurique, lavé
à grande eau, il est transformé en yellow cake,
«gâteau jaune», et mis sur le marché
noir. Cet artisanat local est pratiqué dans les chaumières.
En août, quatre hommes ont été jugés
lors d'un procès retentissant à Canton. Originaires
du Hunan, ils avaient été arrêtés avec
vingt grammes d'uranium qu'ils transportaient sur eux, dans un
sachet en plastique. Des paysans, dont certains venaient de la
région de la mine 712, qui ignoraient la dangerosité
de leur trafic. Ils s'apprêtaient à écouler
huit kilos de yellow cake, vraisemblablement extraits
de la mine désaffectée, au prix de 200 000 yuans
le kilo (19 000 euros). La police n'a pu récupérer
que 35 grammes, le reste est dans la nature, dans le circuit
d'un marché noir qui semble se développer. Selon
la presse de Hongkong, les quatre hommes arrêtés
ne seraient qu'une partie d'un gang puissant, qui a déjà
fait parler de lui. Le procès a mis l'affaire en lumière,
sinon personne n'en aurait jamais entendu parler.
«En Chine, l'uranium est classé secret d'Etat»,
explique le professeur Zhou Xinghuo, directeur adjoint du centre
de surveillance de l'industrie nucléaire du Hunan. Il accepte
de recevoir Libération mais ne répond à
aucune question sensible. Les travaux de protection de la mine 712,
assure-t-il, sont en voie d'achèvement. Mise en faillite
officiellement en 2003, dix-sept ans après sa fermeture,
elle serait enfin sécurisée : «On a eu
des problèmes de budget après le départ des
militaires. Mais maintenant, c'est réglé. L'endroit
est sûr.» L'Etat s'apprête à se désengager
définitivement. Passé de la tutelle de l'armée
à celle de la Société nucléaire chinoise
(qui chapeaute le nucléaire civil), le dossier 712
dépendra bientôt de la province du Hunan. Il reste
quelques problèmes, reconnaît le professeur :
«Le taux de radioactivité est plus élevé
qu'ailleurs, forcément. Une mine engendre toujours de la
pollution.» Mais le chiffre est un secret. Le professeur
Zhou pose une main sur un cahier rouge plastifié, daté
de 1990. Le dossier «Evaluation sur l'environnement de la
déclassification de la mine» est clos. L'entretien
aussi. Selon un document
du bureau des terres de la province du Hunan, cité par
le journal pékinois Caijing, la mine 712 aurait
produit 33,5 millions de tonnes de déchets laissés
en plein air. Leur radioactivité serait six fois celle
autorisée en Chine. Quelque 15 000 personnes, paysans
et anciens mineurs pour la plupart, vivent à proximité
de cette ancienne mine.
Le vieux Liu Xianke, l'ancien mineur, a vu défiler beaucoup
d'officiels, et entendu leurs discours depuis vingt ans. Le site
allait être protégé, les terrils stabilisés,
les mineurs indemnisés et relogés dans des appartements
en ville. Rien n'est arrivé depuis que des bulldozers ont
recouvert les terrils d'une trop fine couche de terre. Sa masure
de l'ancien coron s'effondre, sa retraite diminue. Il soupçonne
l'air qu'il respire et l'eau qu'il boit de l'empoisonner lentement,
comme ceux de la Colline des héros, morts avant 50 ou 60 ans.
Chez lui, dans un coffret de velours rouge posé sous le
portrait de Mao, il garde une médaille, tout ce qu'il a
reçu : «Liu s'est consacré à l'oeuvre
de la défense nationale pendant trente ans, il a contribué
à la modernisation de la Chine.» Certains jours,
il a envie de tout jeter, la médaille et le portrait. Alors
il part se promener avec ses souvenirs, sur les terrils, où
affleurent des paquets gris qu'il écrase du bout de son
soulier : «C'est ça l'uranium»,
dit-il. Un muret censé interdire l'accès s'effondre
par endroits. La végétation qui devait stabiliser
les collines n'a pas poussé. Mais une belle plaque en marbre
témoigne de «travaux exemplaires et de l'argent
bien utilisé».
Au bord du terril n°1 vit la famille Mao. Des paysans du village
qui se sont installés là en 1990. Les poules picorent
dans la zone classée dangereuse, où poussent un
verger de pêchers et des rangs de légumes vendus
au marché. «Personne ne nous a jamais dit que
c'était dangereux, raconte la mère. Il y
avait de la terre libre, on est venus. Ils ont construit le mur
de protection après.» La terre est rare, et les
paysans nombreux, chaque mètre carré compte. Le
mur de protection, d'un mètre, contourne l'habitation.
«En 2005, poursuit la mère Mao, des
gens de la ville sont venus avec des appareils tester les maisons
et nous ont dit que c'était dangereux, qu'il y avait de
l'uranium dans l'air. Ils nous ont dit de partir et ne sont pas
revenus. On est toujours là, on ne sait pas quoi faire.»Récemment,
son fils a été refusé dans l'armée.
Son foie était «trop gros». «Aucun
garçon du village ne passe les visites médicales
de l'armée», ajoute son mari. Selon le Pr Zhou,
des dizaines de paysans sont dans le cas des Mao : «Ils
n'écoutent pas quand on leur dit que la zone est interdite.
Ils cultivent leurs légumes sur les terrils. C'est leur
faute.» Sur les huit terrils à l'abandon
de la mine 712, un seul porte un panneau «interdiction
d'entrer». Les autres sont ouverts à tout vent.
Comme les usines rouillées où vont jouer les enfants
du village.
Tumeur au cou
«En 1990, des gens sont venus
mesurer la radioactivité de l'air et de la terre, raconte Li, un autre paysan du village de Xinzhuang.
On ne nous a jamais donné les résultats, ni jamais
dit quoi que ce soit après.» Li, la cinquantaine,
vit avec ses poules dans une maison froide, éclairée
elle aussi par le sourire du Grand Timonier sur un poster défraîchi.
Son fils de 24 ans est parti travailler dans une usine de
Canton, avec une tumeur au cou. Il est inquiet et hésite
à parler. Le chef du village a averti : «Il ne
faut pas que cela se sache à l'étranger.»
Le problème de Li, c'est l'eau qu'il utilise pour irriguer
son champ, puisée dans un étang «bouché
par les sables de l'usine qui nettoyait l'uranium».
Du temps de la mine, il était interdit de s'y approvisionner.
En 2003, année de la mise en faillite officielle du
site 712, la Chine a voté sa première loi sur
la prévention de la pollution radioactive. L'étang
aurait dû être dépollué, cela ne s'est
pas fait. Cela n'empêche pas Li de vendre ses légumes
à la ville voisine. A la saison sèche, certains
paysans rouvrent les puits de mine pour chercher de l'eau.
«Interdiction de parler !»
Il existe toujours un bureau de la mine 712 dans l'ancien
coron, un bâtiment de deux étages dans la rue principale.
Des dizaines de fonctionnaires tuent le temps en fumant et en
buvant du thé. Les locaux, immenses, sont sombres, pas
chauffés. Les murs couverts de fresques communistes devenues
presque invisibles sous la crasse témoignent d'un temps
révolu. Dès que «le certificat de fin de
travaux» sera signé et la mine définitivement
effacée de la carte, les employés fermeront boutique
et seront mutés en ville. Une affaire de semaines, espère
un chef de bureau qui ne veut pas donner son nom : «On
va recevoir l'argent de la deuxième phase et ce sera terminé.
Les paysans seront indemnisés et pourront déménager»,
dit-il, visiblement gêné. Son supérieur
passe la tête à la porte, en hurlant : «Interdiction
de parler aux étrangers !»
En face, c'est l'ancien hôpital des mineurs aux couloirs
glacials, pas mieux loti que le bureau de la mine. Xie Fuyang,
le pharmacien, n'a pas demandé à venir à
Xinzhuang. Il a été nommé d'office en 1990
et personne ne l'a averti de la situation locale. Celle-ci n'étant
pas très claire, il s'est fié à ses propres
statistiques. En 2003, dit-il, 350 des 4 000 mineurs encore
en vie souffraient d'un cancer, soit un taux près de cent
fois supérieur à la moyenne chinoise. L'espérance
de vie des mineurs, entre 50 et 60 ans, est loin d'atteindre
celle du reste du pays, qui est de 72 ans.
Xie Fuyang a aussi observé des pathologies particulières
chez les paysans, des maladies cardiaques ou digestives, comme
les «gros foies» dont parle la famille Mao.
«Les ennuis de santé sont globalement plus importants
qu'ailleurs, ma femme et moi avons des problèmes cardiaques
à moins de 40 ans, explique le pharmacien. Mais
je ne peux rien dire de plus, nous n'avons aucun moyen de faire
des études poussées. Tout ce que je sais, c'est
que la radioactivité tue très lentement. Et qu'il
faudra longtemps pour mesurer, dans la population, le désastre
que nous constatons chez les mineurs.» Un jour, le patriarche
du village Liu Xianke ne sera plus là pour témoigner.
On jettera sa médaille, son Petit Livre rouge et la fine
combinaison de coton blanc qu'il a enfilée durant près
de trente ans avant de descendre dans la mine 712. Il économise
pour sa tombe, sur la Colline des héros.
France-Tibet Ile-de-France, 14 décembre
2006:
Sun Xiaodi est un ancien employé chinois de la mine d'uranium de la province chinoise de Gansu, appartenant à l'ancien Tibet. Il a été le témoin des graves contaminations radioactives dues à l'exploitation de cette mine d'uranium et a interpellé les autorités pendant plus de dix ans, recherchant notamment des soutiens par pétitions. La mine a été officiellement fermée en 2002, mais l'administration locale aurait continué à exploiter le minerai radioactif à des fins de profits personnels. Sun Xiaodi avait été arrêté en 2005 puis mis en résidence surveillée. En France, le Réseau "Sortir du nucléaire" a exprimé à plusieurs reprises son soutien à Sun Xiaodi, en particulier chaque fois que le chef de l'Etat français et les entreprises nucléaires EDF et Areva se rendaient en Chine. France-Tibet Ile-de-France a exprimé sa solidarité pour obtenir la liberté pour Sun Xiaodi. Espérons que cette récompense internationale attribuée à Sun Xiaodi pour ses efforts constants convaincra les autorités chinoises de remédier immédiatement aux graves dégâts environnementaux et à leurs conséquences sanitaires affectant les humains et les animaux dans cette région tibétaine à proximité de la Chine continentale.
Le militant Sun Xiaodi, de la province de Gansu, a passé plus de dix ans de sa vie à envoyer des pétitions aux autorités centrales chinoises pour protester contre la contamination radioactive due à la mine d'uranium N° 792, située dans la préfecture autonome tibétaine de Gannan, province de Gansu. Il a reçu le 1er décembre 2006 le Prix de l'avenir sans nucléaire (Nuclear-Free Future Award), considéré comme le prix antinucléaire le plus prestigieux du monde.
Ce prix, qui honore Sun pour son "courage moral de pétitionner pour mettre fin à la pollution toxique engendrée par la mauvaise gestion de la production chinoise d'uranium », a été officiellement remis le soir du 1er décembre, dans le cadre du Sommetmondial des peuples indigènes sur l'uranium, que les Indiens Navajos ont accueilli à Window Rock, en Arizona, aux Etats-Unis. Sun restant sous étroite surveillance et ne pouvant sortir de Chine, c'est Feng Congde, un responsable de l'association pour la défense des Droits de l'homme en Chine, « Human Rights In China », qui s'est rendu au sommet pour recevoir le prix en son nom.
Sun a commencé par dénoncer, en 1988, alors qu'il travaillait comme responsable d'entrepôt à la mine 792, la revente illégale d'équipements contaminés, l'exploitation illégale de mines et le rejet sans précaution d'eau non retraitée. Cependant, ses requêtes répétées aux fonctionnaires des gouvernements provincial et central n'ont abouti à rien d'autre qu'à son licenciement en 1994, et au traitement discriminatoire de sa femme et de sa fille.
Soumis à des persécutions et des tracasseries permanentes, Sun a poursuivi sa campagne contre les pratiques illégales d'exploitation minière, qui ont continué même après la fermeture officielle de la mine en 2002, lorsque celle-ci, passée sous administration de la province de Gansu, est devenue une compagnie privée comptant de nombreux fonctionnaires locaux parmi ses actionnaires.
Sun a vu comment on transformait une région de champs verdoyants, d'eaux claires et de bois remplis de faune en une friche industrielle où les plantes flétrissent, où le bétail meurt et où les humains souffrent d'anomalies génétiques et de cancers en nombre anormalement croissant. Le corps médical tibétain a attribué près de la moitié des décès dans la région à une variété de cancers liés à la radioactivité et à des maladies du système immunitaire.
En avril 2005, Sun a disparu alors qu'il faisait circuler une pétition à Pékin, peu après avoir rencontré des journalistes étrangers pour leur parler de la dégradation de l'environnement au Gansu. Après avoir été secrètement transféré de lieu en lieu pendant huit mois, il a été finalement libéré de la prison de Lanzhou le 27 décembre 2005. En dépit des menaces et des restrictions de déplacement auxquelles les autorités le soumettaient, Sun a repris ses pétitions, et a été de nouveau arrêté en avril 2006. Il a été relâché peu après, mais il reste sous surveillance policière constante, et il n'a même plus le droit de parler au téléphone, encore moins de quitter la Chine pour se rendre à une remise de prix.
Le Prix de l'avenir sans nucléaire a été fondé à la suite de l'Assemblée mondiale sur l'uranium qui s'est tenue à Salzbourg (Autriche) en 1992, et depuis 1998, il a été remis à des personnes ou à des organisations ayant travaillé sans répit pour mettre un terme au cycle du combustible nucléaire. Le jury ayant attribué le prix de cette année comprenait des spécialistes de l'environnement, des militants, des intellectuels et des journalistes originaires des Etats-Unis, d'Allemagne et de France. Bien qu'empêché d'être présent à la cérémonie de remise du prix, Sun a fait parvenir à l'assemblée un message enregistré, diffusé en même temps qu'une vidéo préparée par HRIC. Le voici :
Monsieur le président, chers amis,
je regrette beaucoup de ne pas pouvoir être parmi vous pour recevoir ce prix personnellement. Depuis que je suis sorti de prison, j'ai été placé dans une situation d'extrême insécurité, menacé, intimidé et tracassé. J'ai été terriblement honoré et touché d'apprendre que j'avais été choisi pour recevoir cette année le Prix d'un avenir sans nucléaire, car je mesure toute l'importance du mouvement mondial pour la paix et le développement. En même temps, je ressens un profond chagrin d'avoir été le témoin impuissant des problèmes d'environnement causés par le fait de n'avoir ni limité ni réduit la contamination radioactive.
Vaincre la peur afin de lutter pour un environnement libéré du nucléaire exige d'une personne qu'elle emprunte un chemin de sueur, de sang et de larmes, qui peut fort bien conduire à la vie ou à la mort. Cependant, je crois fermement que si tous ceux qui aiment la paix, se soucient du destin de l'humanité et défendent la justice, se rassemblent pour passer à l'action le plus vite possible, des lendemains libérés du nucléaire peuvent devenir une réalité. Je souhaite plein succès à votre conférence ! Merci !
Sun Xiaodi, le 9 novembre 2006
La directrice générale de HRIC, Sharon Hom, a déclaré : "L'attribution de ce prix de militantisme à Sun Xiaodi envoie un important message de soutien international et de reconnaissance non seulement à Sun et à sa famille, mais à tous les courageux militants de base qui luttent actuellement en Chine dans un difficile climat de répression et de sévices."
- Pour en savoir plus sur le Prix de l'avenir sans nucléaire
- HRIC (Human Rights in China) est une organisation non gouvernementale de surveillance et de défense des droits de l'homme en Chine, ayant son siège social à New York et Hong Kong. Fondée en mars 1989 par des étudiants et des intellectuels chinois, elle mène des programmes de recherche, de formation et de terrain pour promouvoir les droits de l'homme reconnus universellement et faire progresser la protection de ces droits par les institutions de la République populaire de Chine.
Traduction Réseau Sortir du nucléaire
5/12/2005 - Un réseau d'associations écologistes et anti-nucléaires françaises a demandé lundi, à l'occasion de la visite en France du Premier ministre chinois Wen Jiabao, la libération d'un militant écologiste chinois, "disparu l'été dernier après avoir révélé une contamination nucléaire au Tibet".
Le Réseau Sortir du nucléaire, qui revendique la participation de 720 associations, indique dans un communiqué avoir adressé des courriers au président Jacques Chirac, ainsi qu'aux PDG du groupe nucléaire Areva et d'EDF, "afin qu'ils demandent des informations sur le militant écologiste Sun Xiaodi, ancien employé de la mine d'uranium de Gansu (nord-ouest), qui a disparu le 19 août 2005, après son arrestation par la police chinoise".
Le réseau anti-nucléaire demande aux autorités françaises d'intervenir auprès du chef du gouvernement chinois pour demander "la libération immédiate" de ce militant et "la vérité sur les contaminations dues à la mine d'uranium de Gansu".
France-Tibet, 9/11/05:
Nous sommes toujours sans nouvelles de Sun Xiaodi depuis le 19 Août 2005, jour ou l'ONG "Human Rights in China" (HRIC) nous a appris que Sun Xiaodi, ancien employé de la mine d'uranium de Gansu, avait disparu, après son arrestation par la police chinoise. Il allait déposer une pétition à Pékin dénonçant les graves empoisonnements nucléaires affectant les populations locales. Son arrestation fait suite à son interview par un journaliste de l'AFP le 28 avril. Très inquiète, la famille de Sun Xiaodi lance un appel pour qu'il soit libéré.
Cette mine d'uranium est située à Diebu (nom tibétain : Thebo, Tewo) dans la préfecture autonome tibétaine de Gannan. Elle a été ouverte par le département d'état de l'industrie nucléaire comme source la plus importante d'uranium, mais fut "fermée pour raison de politique" en 2002 pour motif d'épuisement. Les employés de la mine ont accusé les fonctionnaires du département d'état de pillage et de dégât environnementaux. Selon HRIC, le matériel radioactif de la mine a été incorrectement manipulé, induisant une incidence élevée de tumeurs cancéreuses, de leucémies et de malformations congénitales chez les populations avoisinantes. Avant que la mine ne soit ouverte en 1980, le secteur était peuplé d'une grande variété de poissons, d'oiseaux, de plantes et d'espèces animales, mais est depuis devenu une terre stérile. Le bétail souffre également d'un taux de mortalité exceptionnellement élevé. Les médecins locaux rapportent que près de la moitié des décès dans le secteur sont dus à des cancers, dissimulés en raison "de secrets d'état". Aucune mesure préventive n'est prise de protéger la vie humaine et animale.
Déjà en 1993, Gonpo Thondup, un tibétain exilé en Inde nous informait que les eaux radioactives issues de cette mine étaient collectées dans des conteneurs de 40 mètres de haut avant d'être déversées dans la rivière voisine utilisée par la population et le bétail pour boire. Il rapportait que 50 Tibétains de Thewo sont morts en 2 ans de maladies mystérieuses, que 12 femmes tibétaines avaient accouché d'enfant mort né, que de nombreux enfants souffraient de malformations et que les animaux domestiques mourraient de causes inconnues.
Il existe plusieurs sites fortement contaminés par la radioactivité au Tibet. Pourtant, les effets des polluants radioactifs déversés dans l'eau du plateau tibétain se feront sentir bien au-delà car 10 des plus grands fleuves d'Asie y prennent source. De plus, les vents de haute altitude qui soufflent au Tibet peuvent transporter la radioactivité à de grandes distances.
Solidaire avec HRIC, France-Tibet demande aux
autorités chinoises de libérer immédiatement
Sun Xiaodi et de remédier de toute urgence à la
contamination environnementale dangereuse et aux risques sanitaires
graves aux humains et aux animaux près de la mine d'uranium
de Gansu. La France et les autres pays qui coopèrent avec
la République populaire de Chine dans le domaine nucléaire
doivent interpeller les autorités chinoises sur ces questions.
France-Tibet Ile-de-France, 24 août 2005:
Sun Xiaodi, ancien employé de la mine d'uranium de Gansu, a disparu après son arrestation par la police chinoise alors qu'il allait déposer une pétition à Pékin dénonçant les graves empoisonnements nucléaires. Son arrestation fait suite à son interview par un journaliste de l'AFP le 28 Avril 2005.
Le 19 août 2005, l'ONG Human Rights in
China (HRIC) a appris que Sun Xiaodi, ancien employé de
la mine d'uranium de Gansu, a disparu après son arrestation
par la police chinoise alors qu'il allait déposer une pétition
à Pékin dénonçant les graves empoisonnements
nucléaires affectant les populations locales. Son arrestation
fait suite à son interview par un journaliste de l'AFP
le 28 Avril. Très inquiète, la famille de Sun Xiaodi
lance un appel pour qu'il soit libéré.
Cette mine d'uranium est située à Diebu (nom tibétain :
Thebo, Tewo) dans la préfecture autonome tibétaine
de Gannan. Elle a été ouverte par le département
d'Etat de l'industrie nucléaire comme source la plus importante
d'uranium, mais fut "fermé pour raison de politique"
en 2002 pour motif d'épuisement. Les employés de
la mine ont accusé les fonctionnaires du département
d'Etat de pillage et de dégât environnementaux. Selon
HRIC, le matériel radioactif de la mine a été
incorrectement manipulé, induisant une incidence élevée
de tumeurs cancéreuses, de leucémies et de malformations
congénitales chez les populations avoisinantes. Avant que
la mine ne soit ouverte en 1980, le secteur était peuplé
d'une grande variété de poissons, d'oiseau, de plantes
et d'espèces animales, mais est depuis devenu une terre
stérile. Le bétail souffre également d'un
taux de mortalité exceptionnellement élevé.
Les médecins locaux rapportent que près de la moitié
des décès dans le secteur sont dus à des
cancers, dissimulés en raison "de secrets d'Etat".
Aucune mesure préventive n'est prise de protéger
la vie humaine et animale.
Déjà en 1993, Gonpo Thondup, un tibétain
exilé en Inde nous informait que les eaux radioactives
issues de cette mine étaient collectées dans des
conteneurs de 40 mètres de haut avant d'être déversées
dans la rivière voisine utilisée par la population
et le bétail pour boire. Il rapportait que 50 Tibétains
de Thewo sont morts en 2 ans de maladies mystérieuses,
que 12 femmes tibétaines avaient accouché d'enfant
mort-né, que de nombreux enfants souffraient de malformations
et que les animaux domestiques mouraient de causes inconnues.
Il existe plusieurs sites fortement contaminés par la radioactivité
au Tibet. Pourtant, les effets des polluants radioactifs déversés
dans l'eau du plateau tibétain se feront sentir bien au-delà
car 10 des plus grands fleuves d'Asie y prennent source. De plus,
les vents de haute altitude qui soufflent au Tibet peuvent transporter
la radioactivité à de grandes distances.
Solidaire avec HRIC, France-Tibet demande aux autorités
chinoises de libérer immédiatement Sun Xiaodi et
de remédier de toute urgence à la contamination
environnementale dangereuse et aux risques sanitaires graves pour
les humains et pour les animaux près de la mine d'uranium
de Gansu. La France et les autres pays qui coopèrent avec
la République populaire de Chine dans le domaine nucléaire
doivent interpeller les autorités chinoises sur ces questions.
France-Tibet 10 rue Jean Macé 75011 Paris france.tibet@tibet.fr http://www.tibet.fr