Les trains "italiens" de la désobéissance
civile
Il n'est certes
pas évident de quantifier actuellement le nombre de trains
qui s'élanceront vers Gênes à partir de mercredi
18 juillet. Selon les estimations des promoteurs de ces trains
une vingtaine pour l'instant serait nécessaire pour transporter
une vingtaine de milliers de manifestants.
Non seulement, les lieux de départ sont
multiples (Naples, Rome, les régions des Pouilles ou encore
du Molise, Venise-Mestre, Milan, Turin,Ö) mais le nombre
de convois ne cesse d'augmenter au fil des jours. Il est clair
que pour de nombreux lieux de départ un train ne suffira
pas et les départs s'étaleront aussi sur plusieurs
jours (du 18 au 20 juillet).
Est-ce
cette demande incroyable qui contraint les Treni d'Italia (la
société ferroviaire depuis peu privatisée)
à prendre du temps avant de confirmer la disponibilité
des convois requis ou bien d'autres motivations ? Toujours
est-il que pour l'instant rien n'est officiel. Pour autant aucun
alarmisme actuellement de la part des réseaux anti-G8
qui comptent se rendre à Gênes par le rail.
Hier, " Rage " - le
réseau anti-globalisation économique de Rome -
a organisé une conférence de presse afin de souligner
le mutisme de Treni d'Italia. Guido Lutrario, porte-parole de
Rage et du centre social Corto Circuito, a affirmé "
en absence de réponse, nous envahirons pacifiquement la
gare de Termini (NDR. La gare la plus importante de Rome) le
18 juillet ". Poursuivant son intervention Guido a précisé
les besoins logistiques au départ de la capitale :
" nous avons demandé cinq trains (trois le 18, un
le 19 et un le 20 juillet) avec un prix politique. Près
de cinq mille personnes devraient partir de Rome, mais hélas
nous ne pouvons pas avoir de données précises,
nous nous basons sur les adhésions reçues par Rage,
réseau qui compte plus de cinquante associations ".
Au départ du 18 juillet,
de nombreux migrants vivants à Rome seront présents
afin de pouvoir participer à la grande manifestation du
19 juillet à Gênes. Et c'est pourquoi, Rage exige
que " les documents d'identité ne soient pas demandés
au immigrés vu que nous allons manifester contre les frontières
et le traité de Schengen ".
Rage a en outre affirmé qu'il utiliserait
la désobéissance civile pour pénétrer
dans la zone rouge. Cette annonce a eu un fort effet de surprise
dans les rangs des journalistes présents à la conférence
de presse. Car si les Tute Bianche, certains centres sociaux
romains et les Giovani comunisti appartiennent bien évidemment
à ce réseau, ils ne sont pas les seuls. En effet,
parmi la cinquantaine d'associations on trouve l'Arci romaine
(l'Arci est le plus grand réseau laïque associatif
italien et pendant très longtemps a été
le satellite associatif du Pci puis du Pds), de nombreux comités
de quartier, des collectifs universitaires, la fédération
romaine des Verdi et de nombreux centres sociaux n'appartenant
ni aux centres sociaux de la Charte de Milan, ni aux Tute Bianche.
Elle aussi atteinte de mutisme,
la préfecture de police de Rome s'est refusée d'indiquer
quelle sera l'attitude des forces de l'ordre envers les militants
qui monteront dans les trains munis de casques. Reconnaîtrait-elle
que cet instrument fait partie de la panoplie de la désobéissance
civile ou bien qu'à l'égard des derniers nombreux
incidents survenus sur les rails italiens, il est préférable
que les usagers se protégent eux-mêmes ? Tous
devraient avoir retrouvé la voix dans quelques jours,
en espérant que leurs langues ne soient pas fourchues !
hns.samizdat.net
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