UNE PREMIÈRE
VICTOIRE DU GENOA SOCIAL FORUM
Deux heures
de dialogue ou du moins de face à face, tant les langages
et les positions sont aux antipodes, ont permis d'obtenir deux
résultats significatifs : la garantie de pouvoir
manifester dans les rues de Gênes et le démenti
que les forces armées pourraient effectuer des opérations
de police comme l'avait annoncé mercredi le vice premier
ministre, Fini (leader d'Alleanza Nazionale, ex Msi).
Peu de choses pourraient dire certains,
une bonne base de départ, certes non suffisante, affirme
le Gsf. A y regarder de plus près, il s'agit d'une victoire
politique car, pour la première fois depuis Seattle, le
gouvernement accueillant ce genre de sommet n'a pu éviter
de rencontrer les opposants à la globalisation néo-libérale,
à reconnaître les méfaits de la globalisation
(certes cette reconnaissance ne sera pas suivi d'actes concrets
mais elle légitime le mouvement) et à devoir accepter
certaines conditions imposées par les manifestants.
" Vous voulez une globalisation
des marchés, nous les droits " a lancé V.
Agnoletto aux deux ministres et en particulier à Ruggiero,
ex directeur du Wto, lequel a de nouveau proposé la rédaction
d'un document commun à présenter lors du sommet
soulignant la nécessité d'intervenir au près
des pays les plus pauvres ou encore l'importance des thèmes
relatifs à l'environnement. La réponse du Gsf ne
s'est pas fait attendre " nous vous retenons un des principaux
responsables des désastres de la globalisation ".
Le ministre de l'intérieur,
Scajola, lui aussi a voulu démontrer un esprit d'ouverture.
Outre le fait de démentir Fini, il a affirmé que
la " zone jaune n'est pas un mythe " laissant entendre
donc qu'il est possible de traiter sur son redimensionnement
mais en aucune manière sur son élimination. D'autres
points restent encore flous ou bien loin des exigences du Gsf.
Le gouvernement refuse catégoriquement la proposition
du Gsf de déposséder les forces de l'ordre de leurs
armes à feu. Sur la question des frontières, la
ligne gouvernementale ne change pas et reste faussement sibylline :
les frontières ne seront pas fermées mais des contrôles
et des filtres y seront organisésÖ Toujours au niveau
des transports, les deux gares principales devraient être
fermées, comme déjà annoncé, mais
par contre celle de Nervi pourrait servir de " point de
chute " pour tous les manifestants. Cette proposition n'est
en rien convaincante sur le plan logistique - le gouvernement
semblerait disposer à mettre des cars à disposition
afin de permettre aux manifestants de rejoindre les différents
lieux d'accueil ; il faudrait des milliers de cars pour
assurer cette transhumance. Les lieux d'accueil devraient se
trouver dans la partie est de la ville mais le stade Marassi
(le grand stade de foot de la ville) ne devrait pas être
attribué aux manifestants.
De
nombreuses zones d'ombre, donc ! Demain, samedi, une nouvelle
rencontre est organisée, toujours à Gênes,
entre le Gsf et des représentants des autorités
- le super flic, De Gennaro, le préfet de Gênes
et le préfet de police. Là, ces derniers devront
dévoiler, finalement, les propositions concrètes
du gouvernement à propos de la manifestation du 21 juillet,
des modalités d'accueil des manifestants et de la mobilité
qui leur sera concédée. Et pour bien faire entendre
les intentions du Gsf, Agnoletto a lancé ces mots, sonnant
comme un ultimatum, " Demain, ce sera le dernier rendez-vous
pour définir une ligne commune. Après nous irons
de l'avant tous seuls ".
DÉCLARATION DE VITTORIO AGNOLETTO À
LA PRESSE
Voici, ce qu'a
dit Vittorio Agnoletto à la presse, au nom de la délégation
qui a rencontré samedi 30 juin le chef de la police, De
Gennaro, et au terme de cette rencontre ayant duré de
11h00 à 17h00. ... suite lien ci-dessous
hns.samizdat.net/article.php3?...
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